
On sait tous que le tabac est un ennemi redoutable de la santé : il cause à lui seul plus de 15 types de cancer, et près de 9 cas de cancer du poumon sur 10 sont liés à la cigarette. Mais fumer n’est pas la seule habitude à risque. Plusieurs comportements du quotidien, souvent anodins, peuvent eux aussi accroître les chances de développer un cancer. Voici dix facteurs auxquels on ne pense pas toujours, mais qu’il vaut mieux surveiller de près.
1. Laisser les gens fumer dans la maison

Même si c’est par politesse, permettre à quelqu’un d’allumer une cigarette chez vous est dangereux. La fumée secondaire contient des centaines de produits chimiques toxiques, dont environ 70 sont cancérigènes. Et c’est encore pire avec les cigares : « un seul gros cigare émet autant de fumée secondaire qu’un paquet de cigarettes » (source : iStock/Brauns). Cette fumée peut causer le cancer du poumon chez les non-fumeurs et augmenter le risque de cancer du sein. Le mieux? Demandez gentiment aux visiteurs d’aller fumer dehors.
2. L’excès de poids

Le surplus de tissus adipeux stimule la production d’hormones comme les estrogènes, qui favorisent la division et la croissance des cellules — un terrain propice au développement du cancer. L’obésité entraîne aussi une inflammation chronique, susceptible d’endommager l’ADN. Elle est associée à un risque accru de cancer du côlon, du sein (chez les femmes ménopausées) et de l’endomètre. Au Canada, un adulte sur quatre est obèse, et cette proportion ne cesse d’augmenter.
3. Mal appliquer sa crème solaire

Protéger sa peau, c’est bien. Mais encore faut-il le faire correctement. Un écran solaire à large spectre (FPS 30 ou plus) doit être appliqué en quantité suffisante — environ 30 ml, soit une paume pleine, pour couvrir toutes les zones exposées, y compris les oreilles et le dos des mains. La plupart des gens n’en mettent qu’un quart ou la moitié de la dose nécessaire. Il faut aussi en appliquer 15 à 30 minutes avant de sortir, puis en remettre toutes les deux heures, ainsi qu’après la baignade ou la transpiration. Et n’oubliez pas : 40 % des rayons UV traversent les nuages.
4. L’âge

Un quart des nouveaux cas de cancer concernent les personnes âgées de 65 à 74 ans. Certaines données surprennent : les personnes ayant de longues jambes présenteraient un risque 42 % plus élevé de cancer colorectal. Bien sûr, l’âge et la morphologie ne se contrôlent pas, mais on peut agir sur d’autres facteurs. Adopter une alimentation variée, riche en légumes, fruits, légumineuses et grains entiers, aide à réduire les risques de nombreuses tumeurs.
5. Passer ses journées assis
Rester assis trop longtemps est nocif, même si l’on pratique une activité physique. Une étude allemande regroupant 43 recherches sur 4 millions de personnes a révélé qu’ajouter seulement deux heures de position assise par jour augmentait de 8 % le risque de cancer du côlon, de 10 % celui de l’endomètre et de 6 % celui du poumon. Levez-vous, marchez, étirez-vous : bouger régulièrement est essentiel.
6. Ne pas marcher assez

La marche est l’un des exercices les plus simples et les plus efficaces. Trente minutes de marche cinq jours par semaine, ou trois sessions de dix minutes par jour, peuvent réduire le risque de cancer du côlon de 40 %. Selon une étude menée auprès de 73 600 femmes ménopausées, celles qui marchaient une heure par jour voyaient leur risque de cancer du sein diminuer de 14 % par rapport à celles qui marchaient moins de trois heures par semaine.
7. S’endormir devant la télévision

L’exposition à la lumière artificielle pendant la nuit perturbe la production de mélatonine, l’hormone du sommeil, et peut augmenter le risque de cancer du sein et de la prostate. D’après un article de la revue Environmental Health Perspectives, « les femmes travaillant de nuit présentent un risque plus élevé de cancer du sein que les femmes aveugles ». Pour limiter ce risque, évitez les écrans avant le coucher, lisez plutôt un livre et laissez les appareils électroniques hors de la chambre.
8. Boire sans modération

L’alcool est un facteur de risque reconnu de plusieurs cancers : bouche, gorge, estomac, foie, sein et œsophage. Les recommandations sont claires : pas plus d’un verre par jour pour les femmes et deux pour les hommes. Un verre équivaut à 350 ml de bière, 145 ml de vin ou 45 ml de spiritueux. Au-delà de ces quantités, le risque de cancer augmente sensiblement.
9. Aimer la viande bien cuite

Les grillades trop noircies sont un danger invisible. La cuisson à haute température crée des substances chimiques appelées amines hétérocycliques (AH) et hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), qui peuvent modifier l’ADN et favoriser l’apparition de tumeurs. Les études épidémiologiques associent le barbecue et la friture à un risque accru de cancers du côlon, du pancréas et de la prostate. Pour réduire les risques, évitez de carboniser la viande et retirez les parties brûlées avant de manger.
10. Des antécédents familiaux de cancer

Si un membre de votre famille proche (mère, père, frère ou sœur) a développé un cancer jeune — par exemple avant 45 ans —, il pourrait s’agir d’une mutation génétique héréditaire. Cela concerne toutefois seulement 5 à 10 % des cas de cancer. Certains signes doivent attirer l’attention : plusieurs cas d’un cancer rare dans la même famille, la survenue de plusieurs cancers chez une même personne, ou encore des tumeurs touchant des organes pairs (comme les deux reins ou les deux seins). Si vous êtes concerné, parlez-en à votre médecin : un test génétique peut s’avérer utile.
Même si certains facteurs comme l’âge ou la génétique échappent à notre contrôle, la majorité de ces risques peuvent être réduits par de simples gestes : bouger davantage, mieux se protéger du soleil, limiter l’alcool et le tabac, et adopter une alimentation équilibrée. Ces habitudes, bien ancrées, peuvent réellement faire la différence pour prévenir le cancer à long terme.


