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Isabelle Poulet dévoile un départ symbolique et touchant de la CAQ
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Isabelle Poulet dévoile un départ symbolique et touchant de la CAQ

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Isabelle Poulet, députée de Laporte, a récemment provoqué une onde de choc politique en annonçant son départ du caucus de la Coalition Avenir Québec (CAQ), dénonçant publiquement la gestion du gouvernement Legault et du controversé projet de loi 2. Ce neuvième départ ou expulsion depuis les élections de 2022 met en lumière une crise profonde au sein du parti gouvernemental et soulève des questions sur la cohésion et la légitimité de l’équipe au pouvoir.

Crise de confiance et rupture politique

Depuis plusieurs semaines déjà, Isabelle Poulet faisait connaître son mécontentement, notamment à propos de la direction prise par la CAQ et de la gestion du projet de loi 2. Dans une déclaration publiée sur ses réseaux sociaux, elle affirme : « En tant que députée de Laporte, je m’adresse à vous aujourd’hui pour vous faire part d’une profonde remise en question. Je ne reconnais plus le parti pour lequel je me suis présentée et engagée il y a trois ans — celui qui avait su gérer la pandémie avec rigueur. Lors de mon porte-à-porte en 2022, les citoyens me disaient : “M. Legault a bien géré la pandémie. J’ai confiance pour la suite.”  »

Poulet dénonce un éloignement entre les valeurs initiales de la CAQ et la réalité actuelle : « Les valeurs et les priorités politiques du parti ne correspondent plus à mes convictions, ni à l’engagement que j’ai pris envers les citoyennes et citoyens de ma circonscription. Depuis le début de mon mandat, j’ai toujours mis de l’avant la présence sur le terrain, l’écoute, la transparence et la défense des intérêts de mes concitoyens. Ces principes, qui guident mon action politique, ne sont malheureusement plus conciliables avec la ligne du parti  ».

Le projet de loi 2, catalyseur de la rupture

Le projet de loi 2 (PL2), porté par le ministre Christian Dubé, a cristallisé la déception de la députée : « Le PL2 est venu cristalliser cette déception. Depuis plusieurs mois, je me suis souvent demandé si j’étais encore à la bonne place. Mais, je suis une personne résiliente. J’étais en accord avec le principe du PL2 — améliorer l’accès à la première ligne pour les Québécoises et les Québécois — mais j’ai été profondément déçue par la manière dont ce projet de loi a été présenté et géré  ».

Elle déplore le manque de transparence et de professionnalisme dans le processus législatif : « Nous avons reçu un document de 113 pages que nous devions défendre et voter sans explications détaillées, ni réponses claires dans les heures qui ont suivies ce dépôt. À titre de parlementaire, je considère que cela manque de professionnalisme  ». Ce sentiment d’improvisation et d’opacité est partagé par d’autres membres du caucus, certains exprimant leur frustration face à l’absence du ministre Dubé lors de réunions cruciales : « Il y avait énormément de grogne  » et « C’est lui le porteur de ballon, alors les gens étaient un peu insultés qu’il ne soit même pas là pour répondre aux questions  ».

Un climat d’incertitude et de démobilisation

La crise ne se limite pas à la sphère politique. Poulet rapporte : « Je reçois des messages de citoyens et de professionnels de la santé, œuvrant notamment à l’hôpital Charles-Le Moyne et au GMF-U, situés de ma circonscription. Plusieurs médecins, qui résident dans Laporte, sont démobilisés, inquiets, en colère. Un climat d’incertitude règne, fragilisant davantage un système de santé déjà à bout de souffle  ». Cette démobilisation des acteurs du terrain témoigne d’une perte de confiance généralisée envers les institutions et la capacité du gouvernement à répondre aux besoins concrets de la population.

La question de la loyauté et des allégeances

L’exclusion d’Isabelle Poulet a été précipitée par des démarches visant à « joindre les rangs du Parti libéral du Québec  », une initiative entreprise « à plus d’une reprise  ». Pour le premier ministre François Legault, la ligne est claire : « On ne peut pas être député d’un parti, tout en s’en magasinant un autre. C’est une grave erreur. Les Québécois nous demandent des résultats concrets. Pour livrer ces changements, il faut une équipe forte et unie. C’est ma responsabilité, comme premier ministre, de prendre les décisions qui assurent cette unité et qui nous permettent de demeurer à la hauteur de leurs attentes  ».

Poulet, de son côté, insiste sur la réflexion profonde qui a guidé sa décision : « Pour mieux représenter la réalité locale de ma circonscription, sachez que cette décision n’a pas été prise à la légère. J’ai consulté ma famille, des gens de mon entourage, des citoyens de ma circonscription. Je remercie les membres de mon équipe de me soutenir dans ma décision. Je continuerai à exercer mes fonctions de députée avec rigueur, intégrité et loyauté envers moi-même et envers les citoyennes et citoyens de Laporte  ».

Un symptôme d’une crise plus large à la CAQ

Le départ d’Isabelle Poulet s’inscrit dans une série de défections qui fragilisent la majorité gouvernementale. Selon certains observateurs, « chaque mois, la CAQ continue de descendre  » et « cette descente aux enfers est inéluctable  ». La multiplication des départs, désormais au nombre de neuf depuis 2022, alimente la perception d’un parti en perte de repères et de légitimité. La grogne interne, notamment autour de la gestion du projet de loi 2, révèle une fracture entre la direction et la base militante, certains députés se disant « furieux  » ou « agacés par l’obstination  » du ministre Dubé.

L’exposition médiatique et ses conséquences

L’affaire Poulet illustre aussi l’impact de l’exposition médiatique sur les personnes concernées. La politicienne confie : « Cette semaine marque mes 20 ans d’engagement en politique active. Tout au long de mon parcours, j’ai toujours agi en accord avec mes valeurs, mes convictions et mon intégrité. En tant que députée, mon rôle est de représenter les citoyennes et citoyens de Laporte à l’Assemblée nationale. Or, je ne peux défendre ce projet de loi en toute conscience et en toute intégrité  ». La médiat …

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