Une loi pourrait interdire la vente de cigarettes aux personnes nées après 2013

Et si la France devenait le premier pays d’Europe à créer une génération totalement sans tabac ? C’est l’ambition portée par le député écologiste Nicolas Thierry, qui vient de présenter à l’Assemblée nationale une proposition de loi interdisant la vente de tabac à toutes les personnes nées après 2013, même une fois devenues majeures.
Une mesure pour protéger les jeunes dès le départ

Le texte prévoit une entrée en vigueur du dispositif à partir de 2032. Concrètement, toute personne née après le 1er janvier 2014 ne pourrait plus acheter de tabac légalement, quel que soit son âge au moment de la mise en application.
L’objectif affiché est clair : empêcher les jeunes générations d’entrer dans le tabagisme et réduire progressivement le nombre de fumeurs en France.
« Il s’agit d’empêcher la transmission de l’addiction plutôt que de tenter de la guérir », a expliqué Nicolas Thierry lors de la présentation du texte.
Un fléau de santé publique toujours préoccupant
Le tabac demeure aujourd’hui la première cause de
mortalité évitable dans le pays, responsable de
près de 75 000 décès par an, selon Santé publique
France.
Malgré les hausses de prix et les campagnes de prévention,
plus d’un adulte sur quatre fume encore
régulièrement.
Cette proposition s’inscrit dans la continuité du plan national de lutte contre le tabac, qui vise à atteindre une France sans tabac d’ici 2035.
Un modèle inspiré de l’étranger
La mesure n’est pas inédite : la
Nouvelle-Zélande avait adopté en 2022 un dispositif
similaire avant qu’il ne soit finalement abrogé par le nouveau
gouvernement.
Le Royaume-Uni, de son côté, envisage actuellement
une interdiction progressive de la vente de cigarettes aux
personnes nées après 2009.
En France, la proposition de Nicolas Thierry reçoit déjà le soutien de plusieurs députés de différents partis, soucieux de renforcer la prévention auprès des jeunes.
Des critiques sur la faisabilité

Mais cette idée ambitieuse ne fait pas l’unanimité. Certains
élus et professionnels du secteur alertent sur le risque de
développement d’un marché parallèle, notamment via les
achats en ligne ou à l’étranger.
D’autres y voient une mesure jugée trop paternaliste, remettant en
cause la liberté individuelle des futurs
adultes.
Malgré ces réserves, Nicolas Thierry défend une approche pragmatique :
« Nous devons penser à long terme. Il s’agit d’un signal fort, comparable à l’interdiction de fumer dans les lieux publics. »
Une première étape vers une France sans tabac
Si le texte venait à être adopté, la France pourrait devenir
un pays pionnier en Europe en matière de lutte
contre le tabagisme.
Un tournant majeur dans la politique de santé publique, visant à
protéger les générations futures d’une addiction encore responsable
de milliers de morts chaque année.


