La suspension de Marwah Rizqy pourrait sérieusement nuire à l’image du PLQ

La crise qui secoue actuellement le Parti libéral du Québec
(PLQ) a créé une onde de choc mardi, laissant de nombreux
observateurs perplexes quant à l’avenir politique de la formation.
Plusieurs analystes estiment que la suspension de Marwah Rizqy –
l’une des personnalités les plus populaires du parti – pourrait
profondément entacher l’image du PLQ, alors même qu’il semblait
amorcer une remontée dans l’opinion publique. Un
congédiement qui fait éclater la crise La crise a éclaté
lundi lorsque Marwah Rizqy, alors cheffe de l’Opposition officielle
à l’Assemblée nationale, a brusquement congédié sa directrice de
cabinet, Geneviève Hinse, sans en informer Pablo Rodriguez, chef
élu du PLQ et proche allié de Mme Hinse. Face à ce geste
unilatéral, Pablo Rodriguez n’aurait eu d’autre choix que de
suspendre Marwah Rizqy du caucus afin de réaffirmer son autorité,
estiment des experts en relations publiques.
« Il devait absolument se positionner. C’était sa seule option », a expliqué Patrick Howe, président de l’agence Consulat RP, en entrevue à LCN. Une décision lourde de conséquences pour le PLQ Si la suspension était stratégique d’un point de vue interne, elle risque cependant d’avoir un lourd coût politique. Marwah Rizqy est l’une des élues les plus appréciées des Québécois. Selon un récent baromètre du Journal de Montréal, elle était la deuxième politicienne la plus respectée de la province. L’analyste politique Emmanuelle Latraverse partage cette inquiétude. Selon elle, le PLQ vient de s’amputer de sa plus grande vedette, au moment où le parti tentait de reconquérir la confiance du public. « Un chef libéral qui suspend sa propre cheffe parlementaire… c’est lourd symboliquement. Et très dommageable », a-t-elle affirmé au micro de QUB radio.
Une rencontre tendue et des spéculations inquiétantes
Fait notable, Marwah Rizqy s’est présentée à sa rencontre d’urgence avec Pablo Rodriguez accompagnée non pas d’un attaché de presse, mais d’un avocat. Un détail qui, selon Patrick Howe, révèle l’ampleur du conflit. « Cela signifie très probablement qu’on se dirige vers une judiciarisation. Il y a un problème sérieux. » De son côté, Emmanuelle Latraverse va plus loin : si Mme Rizqy a pris un avocat, c’est peut-être qu’elle détient une information « extrêmement nuisible » pour le parti.
Ce contexte ramène des souvenirs douloureux pour le PLQ, longtemps affaibli par les scandales éthiques de l’ère Charest. La possibilité que le nouveau chef ou son entourage soit indirectement impliqué ne ferait qu’amplifier les dommages. Un mauvais moment pour une formation en reconstruction Pour plusieurs observateurs, ce conflit éclate au pire moment. Le parti commençait à regagner du terrain dans les sondages, Pablo Rodriguez semblait avoir trouvé ses marques, et la machine libérale retrouvait une certaine cohésion. « Ça allait très bien… jusqu’à aujourd’hui. Cette crise tombe à un moment terriblement mal choisi », résume Patrick Howe. Le PLQ se retrouve donc à un carrefour critique : la gestion de ce conflit, et surtout les révélations qui pourraient en découler, détermineront si le parti poursuit sa remontée — ou s’enfonce dans une nouvelle période d’instabilité.


