La comédienne Sophie Lorain s’est livrée avec franchise au micro du balado Ouvre ton jeu, animé par Marie-Claude Barrette, dans un échange aussi lucide que bouleversant. Elle y a notamment parlé avec tendresse de sa mère, Denise Filiatrault, véritable légende du milieu artistique québécois, aujourd’hui âgée de 94 ans.
« Une fragilité s’installe dans ce grand âge-là »
Sophie Lorain a d’abord évoqué avec émotion son enfance et la relation particulière qu’elle a entretenue avec sa mère. Puis, dans un moment de grande sincérité, elle a partagé l’évolution de cette relation, aujourd’hui marquée par la vulnérabilité liée au grand âge.
« Ma mère, elle a 94 ans… donc, tu sais, il y a une fragilité qui s’installe dans ces chiffres-là. Il faut apprendre à composer avec ce grand âge-là. »
La comédienne confie qu’elle voit ou parle à sa mère tous les jours. « Ma sœur et moi avons pris le relais pour la protéger, la rassurer, l’aider. » Une responsabilité qu’elle assume avec amour et lucidité, bien qu’elle admette qu’il y a eu une époque où elle était « trop occupée à [se] construire » pour passer autant de temps avec elle.
« Elle a 94 ans, tout est dit »
Dans une anecdote touchante et teintée d’humour, Sophie raconte comment Denise Filiatrault elle-même évoque son âge :
« Elle nous dit tout le temps : « Les filles, j’ai 94 ans. Arrangez-vous comme vous voulez, fumez-les, buvez-les, enroulez-les dans du papier… c’est 94 ans pareil. » »
Selon Sophie, sa mère voit dans ce chiffre une forme de conclusion, une façon de dire : « J’ai fait mon chemin, inutile de m’imposer quoi que ce soit maintenant. » Une posture qu’elle respecte profondément.
L’importance de la dignité dans le grand âge
Lorsque Marie-Claude Barrette lui demande si elle ressent de la fierté à accompagner sa mère à ce stade de la vie, Sophie répond simplement :
« Ce n’est pas une fierté. C’est un devoir. Un devoir de dignité. »
Elle insiste sur l’importance d’entourer les aînés avec soin, respect et humanité — une valeur qui, selon elle, est trop souvent oubliée dans nos sociétés modernes.
« Ma sœur et moi, on veut vraiment qu’elle soit bien. Qu’elle ait droit à toute la dignité qu’elle mérite. »
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Une réalité universelle, souvent silencieuse
Ce moment de partage entre Sophie Lorain et Marie-Claude Barrette met en lumière une réalité que vivent de nombreuses familles : celle de l’accompagnement d’un parent vieillissant. Entre amour, devoir, adaptation et acceptation, ce chemin est parfois difficile, mais il est aussi porteur d’une immense richesse humaine.
Nous adressons nos pensées les plus douces à Denise Filiatrault, à Sophie Lorain, et à leur famille. Que cette étape de vie soit remplie d’amour, de calme, et de sérénité.
