Un commerce bien connu tire sa révérence et lance un cri d’alarme à Montréal

C’est une annonce qui a surpris et attristé de nombreux clients fidèles. Sur la vitrine d’un magasin populaire, un message sobre mais lourd de sens est apparu, annonçant une fermeture imminente et remerciant la clientèle pour des années de soutien.
La nouvelle marque la fin d’une longue présence locale et soulève de sérieuses inquiétudes quant à l’avenir des commerces de proximité à Montréal. Derrière cette décision, il n’y a ni manque d’amour du métier ni désintérêt pour le quartier, mais plutôt une accumulation de pressions devenues impossibles à absorber.
Selon les informations rapportées par TVA Nouvelles, le propriétaire du commerce explique avoir tenté pendant longtemps de maintenir l’équilibre financier. Malgré plusieurs ajustements, la situation ne cessait de se détériorer, rendant la fermeture inévitable.
Il précise toutefois que tout n’est pas terminé pour son entreprise, puisqu’une autre succursale continuera ses activités dans le quartier Hochelaga. Cette fermeture vise donc à limiter les pertes et à assurer la survie globale du commerce.
Au-delà de ce cas précis, la situation s’inscrit dans un malaise plus large touchant plusieurs artères commerciales montréalaises. Les commerçants dénoncent une pression fiscale grandissante, combinée à des changements urbains qui n’apportent pas toujours l’achalandage espéré.
Les contributions exigées par les Sociétés de développement commercial, censées promouvoir les quartiers, sont aussi remises en question par certains propriétaires, qui affirment ne pas voir de retombées concrètes sur la fréquentation de leur commerce.
La piétonnisation estivale de certaines avenues, notamment l’avenue du Mont-Royal, fait également débat. Si certains commerces en bénéficient, d’autres estiment que cette approche limite l’accès et nuit à leur clientèle.
Cette fermeture survient alors que la nouvelle administration municipale, dirigée par Soraya Martinez Ferrada, s’apprête à déposer son premier budget le 12 janvier. Les taxes résidentielles devraient augmenter en moyenne de 3,4 % l’an prochain, une perspective qui inquiète déjà plusieurs acteurs économiques.
Dans ce contexte, des voix s’élèvent pour réclamer des mesures rapides. L’homme d’affaires Peter Sergakis, propriétaire de nombreux immeubles commerciaux et résidentiels, a d’ailleurs demandé une rencontre avec la mairesse afin de discuter de la situation préoccupante des artères commerciales.
Le commerce en question est le Dollar Royal, dont la fermeture est prévue pour le 31 décembre. Son propriétaire, David Brogan, affirme que les taxes commerciales sont passées de quelques milliers de dollars à près de 24 000 $ par année, sans compter les frais additionnels liés à la Société de développement commercial.
Pour plusieurs observateurs, cette fermeture illustre un problème de fond : celui d’un commerce de proximité pris en étau entre la hausse des taxes, les décisions urbanistiques et une clientèle de plus en plus difficile à attirer.
Une réalité qui inquiète… et qui pourrait se répéter si rien ne change.


