Les habitudes d’achat des Québécois continuent d’évoluer, et un récent classement vient confirmer un changement majeur dans la façon dont les consommateurs perçoivent les grandes chaînes d’alimentation. Dans un contexte économique marqué par la hausse du coût de la vie, les critères de choix se resserrent et certaines bannières en tirent clairement leur épingle du jeu.
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce ne sont plus uniquement la variété ou la qualité perçue des produits qui dictent les préférences, mais surtout la capacité d’offrir des prix concurrentiels et des avantages concrets à court terme.
Au Québec, les priorités des consommateurs sont désormais très claires. Selon les données analysées, le prix des aliments et les programmes de récompenses arrivent largement en tête, représentant à eux seuls plus de la moitié des critères décisionnels.
La qualité des produits arrive loin derrière, suivie par la rapidité et la commodité, l’expérience numérique et, en dernier lieu, la gestion en magasin. Dans ce contexte, certaines chaînes mieux positionnées sur le plan des économies quotidiennes gagnent rapidement du terrain.
Cette reconfiguration du classement survient alors que l’inflation alimentaire continue de peser lourd sur les ménages. D’après les plus récentes données de Statistique Canada, l’inflation des prix à l’épicerie a atteint 4,7 % en novembre, un sommet qui influence directement les choix des consommateurs.
Cette pression expliquerait en partie le recul de certaines bannières traditionnelles comme IGA et Metro. Plus surprenant encore, une chaîne pourtant reconnue pour ses bas prix a également perdu plusieurs positions, preuve que la perception globale compte autant que les rabais affichés.
En entrevue à LCN, le spécialiste de l’agroalimentaire Sylvain Charlebois a souligné que le succès du grand gagnant québécois ne repose pas uniquement sur les prix.
Il évoque une stratégie marketing mieux adaptée au marché québécois, une image plus dynamique que celle de chaînes équivalentes ailleurs au pays, ainsi qu’un réseau de succursales beaucoup plus dense. Cet avantage logistique joue un rôle clé, surtout lorsqu’on le compare à des modèles reposant sur moins de points de vente.
Selon une étude menée par la firme britannique Dunnhumby, citée par le Journal de Montréal, Maxi est désormais le détaillant alimentaire numéro un au Québec, devançant Costco, qui perd ainsi sa première place dans la province.
À l’échelle canadienne, la situation est toutefois différente : Costco conserve le sommet du classement, suivi de Maxi, Food Basics et Real Canadian Superstore.
Un renversement qui illustre clairement une réalité actuelle : au Québec, le portefeuille parle plus fort que jamais.
