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« À 60–70 ans, totalement déconnectés du monde moderne ?» : ce que révèle cette génération
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« À 60–70 ans, totalement déconnectés du monde moderne ?» : ce que révèle cette génération

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Capture decran 2025 10 16 155514 « À 60–70 ans, totalement déconnectés du monde moderne ?» : ce que révèle cette génération

Beaucoup imaginent les personnes entre 60 et 70 ans comme un peu « dépassées » : peu connectées aux technologies, moins émerveillées par les nouveautés, peut-être un peu à l’écart du rythme digital de la société. Mais est-ce une vérité ou un cliché ?

Dans cette tranche d’âge charnière, plusieurs évoluent à mi-chemin entre tradition et modernité. Ils ont connu l’époque sans Internet, les téléphones fixes, les cabines publiques… mais doivent aujourd’hui composer avec les réseaux sociaux, les smartphones et les transformations constantes. Certains s’y adaptent merveilleusement ; d’autres, moins — non par manque de volonté, mais parce que les structures du monde moderne ne sont pas toujours bien pensées pour eux.

Lorsqu’on qualifie des 60–70 ans de « déconnectés », il faut nuancer :

  • Beaucoup savent utiliser un smartphone, envoyer des messages, naviguer sur internet — ce n’est pas l’univers digital qui leur est étranger.
  • Le fossé le plus tangible réside souvent dans l’instantanéité : ils ont moins de tolérance pour les mises à jour, les bugs, les innovations perpétuelles.
  • La contrainte du temps, de l’énergie, des yeux ou du contexte (technologie vieillissante, interfaces peu accessibles) joue un rôle important dans leur « désintérêt » perçu.

Plusieurs obstacles ralentissent leur appropriation du numérique :

  1. Usure physique : fatigues visuelles, douleurs articulaires, mains moins stables rendent certains gestes (taper, glisser) plus pénibles.
  2. Complexité croissante : applications, mises à jour, systèmes de sécurité — tout évolue vite. Certaines personnes estiment qu’elles « n’ont pas le temps » de s’y adapter.
  3. Peur de l’erreur : craindre un « mauvais clic », une escroquerie, une perte de données. Cette appréhension est parfois très forte.
  4. Raisons psychologiques : nostalgie du « monde avant », peur de perdre le contrôle, désir de transmettre une image de « sagesse mature » plutôt que de « suivre la mode ».

Mais cette « déconnexion » n’est pas une fatalité. Voici des pistes pour faciliter le lien entre les générations :

  • Apprentissage coopératif : les plus jeunes peuvent accompagner les aînés dans l’usage des technologies (tutoriels, sessions personnalisées).
  • Applications simplifiées : interfaces claires, modes « seniors », paramétrages facilitant la lecture et l’accessibilité.
  • Encouragements positifs : valoriser chaque progrès, même minime, pour renforcer la confiance.
  • Temps de conscience numérique : créer des moments « hors écran » valorisés, pour équilibrer le virtuel et le réel.

Les 60–70 ans ne sont pas un bloc monolithique. Certains sont de véritables pionniers numériques, d’autres restent prudents. Le plus important est de favoriser l’inclusion, la patience et la transmission intergénérationnelle. Car dans ce monde qui change à toute vitesse, la connexion humaine (avec ou sans écran) reste ce qu’il y a de plus précieux.

 

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