Tribune Tendance
En cours de lecture
À 96 ans, elle devient la plus vieille diplômée du secondaire et prouve qu’il n’est jamais trop tard pour apprendre.
Tribune Tendance
Tribune Tendance

À 96 ans, elle devient la plus vieille diplômée du secondaire et prouve qu’il n’est jamais trop tard pour apprendre.

Sarah Saint-Pierre
Capture decran 2024 06 23 152446 À 96 ans, elle devient la plus vieille diplômée du secondaire et prouve qu'il n'est jamais trop tard pour apprendre.

L’éducation est une clé pour ouvrir de nombreuses portes dans la vie. Pourtant, tout le monde n’a pas la même chance d’y accéder facilement. C’est dans ce contexte que l’histoire de Lupita Palacios se distingue. À 96 ans, elle a décidé de retourner à l’école, défiant les attentes et les obstacles qui se dressaient sur son chemin.

Originaire de la communauté indigène Vicente Guerrero, située dans la municipalité d’Ocozocoautla de Espinosa, dans l’État de Chiapas, au Mexique, Lupita n’a pas eu une enfance propice à l’apprentissage. Ses parents considéraient que l’école n’était qu’une perte de temps, et elle préférait jouer dans les arbres plutôt que de suivre des cours. En conséquence, elle n’a pas pu fréquenter régulièrement l’école et a abandonné ses études.Capture decran 2024 06 23 152345 À 96 ans, elle devient la plus vieille diplômée du secondaire et prouve qu'il n'est jamais trop tard pour apprendre.

Lupita a travaillé dès son jeune âge comme commerçante et employée domestique. Elle a même participé à la fondation du marché Cinco de Mayo à Tuxtla Gutiérrez, la capitale de Chiapas. Malgré ces responsabilités, son désir d’apprendre ne l’a jamais quittée. La curiosité pour les titres de journaux et les livres a été une force motrice pour elle. Elle raconte :

Capture decran 2024 06 23 152427 À 96 ans, elle devient la plus vieille diplômée du secondaire et prouve qu'il n'est jamais trop tard pour apprendre.« Je cherchais quelque chose, en regardant si je pouvais le déchiffrer, » expliquant comment elle essayait de déchiffrer les mots dans les journaux locaux.

Grâce au soutien de l’Instituto Chiapaneco de Educación para Jóvenes y Adultos, Lupita a pu reprendre ses études. En seulement six mois, elle a obtenu son diplôme de l’enseignement secondaire, un accomplissement qu’elle montre avec fierté. « En six mois, j’ai obtenu mon diplôme de secondaire, tout cela m’a motivée à vouloir savoir, lire, écrire et servir, » dit-elle avec enthousiasme.

Malgré ses 96 ans, Lupita continue de s’instruire. Les conseillers de l’Instituto Chiapaneco de Educación la visitent régulièrement pour l’encourager et lui fournir le matériel nécessaire à son apprentissage. Elle lit un livre de sciences naturelles avec des lunettes empilées les unes sur les autres et écrit dans un cahier avec une écriture tremblante. « En étudiant, je peux apprendre l’histoire du Mexique. L’histoire du Chiapas, je l’ai déjà vécue en personne : les souffrances, les échecs, la pauvreté, » dit-elle en s’asseyant dans le modeste salon de sa maison.

Lupita est une source d’inspiration pour ses six enfants et des dizaines de petits-enfants, arrière-petits-enfants et arrière-arrière-petits-enfants. Son fils, Enrique Vázquez Palacios, affirme : « Elle est la plus âgée à terminer ses études de secondaire et dit qu’elle veut continuer à étudier. »

Vêtue d’une robe jaune à motifs floraux, Lupita raconte son désir de poursuivre ses études jusqu’au baccalauréat. « Je me sens très bien, comme vous le voyez. Comme je vous le dis, petit à petit, j’apprends à voir comment je peux servir cette sainte terre à mes 96 ans, » déclare-t-elle avec un sourire plein d’espoir et un geste de la main en forme de pouce levé.

Lupita sait bien que trouver un emploi à son âge est peu probable, mais elle reste optimiste : « Si je reste éveillée, je peux servir à quelque chose. » Pour elle, l’éducation est une voie pour mieux comprendre le monde et continuer à grandir. « La réalité est que je veux continuer à étudier, pour continuer à connaître la loi de la vie, » conclut-elle avec conviction.

L’histoire de Lupita Palacios prouve que l’âge ne doit jamais être une barrière à l’apprentissage. Sa détermination et son désir de connaissance montrent que les opportunités d’apprendre et de se développer sont infinies, quel que soit l’âge.

 

Source: Santé plus mag et Publico

Défiler vers le haut