
C’est une annonce qui ne passe pas inaperçue. Le gouvernement a confirmé sa volonté d’instaurer une nouvelle taxe de 8 % sur les titres-restaurant, chèques-vacances et chèques-cadeaux. Ces avantages, très populaires auprès des salariés et des entreprises, pourraient bientôt coûter plus cher à tout le monde.
Une contribution “pour l’effort collectif”
Mercredi, sur RTL, le ministre de l’Économie Roland
Lescure a précisé que ce prélèvement figurerait dans le
projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour
2026.
Objectif affiché : réduire le déficit public et
faire contribuer davantage ces dispositifs au
financement de la protection sociale.
« On demande un effort à tout le monde », a déclaré le ministre.
Aujourd’hui, des millions de salariés bénéficient de ces avantages qui servent à payer leurs repas, partir en vacances ou offrir des cadeaux. Jusqu’à présent, ils profitaient d’un régime fiscal très avantageux, souvent exonéré de cotisations sociales.
Un système jugé trop favorable
Selon la Cour des comptes, la valeur des
titres-restaurant a progressé de 7,8 % par an entre 2018 et
2023, alors que les salaires n’ont augmenté que de
4,1 % sur la même période.
Pour Bercy, cette différence justifie la mise en place de la taxe :
elle permettrait de récupérer près d’un milliard d’euros
par an pour les caisses de l’État.
L’idée est aussi de freiner la dépendance des entreprises à ces avantages, parfois utilisés pour éviter d’augmenter directement les salaires. En clair, le gouvernement veut rééquilibrer le rapport entre rémunération “en nature” et salaire réel.
Moins d’avantages pour les salariés ?
Si cette taxe de 8 % est adoptée, elle pourrait alourdir
la facture des employeurs. Certaines entreprises,
notamment les PME, risquent de réduire ou
supprimer ces avantages, les jugeant trop coûteux.
Pour les salariés, cela signifierait moins de pouvoir
d’achat et la disparition d’un coup de pouce
apprécié au quotidien.
Ces dispositifs, qui permettent de mieux vivre au travail ou de partir en vacances, sont considérés comme un véritable atout social. Leur réduction serait donc une mauvaise nouvelle pour de nombreux Français.
Le gouvernement assure néanmoins que cette taxe restera “le taux le plus bas parmi les forfaits sociaux”, soulignant qu’il restera plus avantageux de proposer ces avantages que d’augmenter uniquement les salaires.
Une mesure symbolique qui divise
Pour beaucoup, cette décision touche à un symbole : les
tickets resto et chèques-vacances représentent bien plus qu’un
avantage fiscal — c’est un élément du bien-être au
travail.
Les syndicats et associations de
salariés dénoncent déjà une atteinte directe au pouvoir
d’achat, tandis que d’autres y voient une mesure
d’équité entre ceux qui bénéficient de ces dispositifs et
ceux qui n’y ont pas accès.
Même votée, la réforme ne serait pas appliquée
immédiatement : les entreprises auraient un délai pour
s’adapter.
Mais une chose est sûre : cette taxe sur les avantages salariés
risque de faire grincer des dents encore
longtemps.