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Ce symptôme “caché” de la ménopause touche les femmes dès 30 ans — mais personne n’en parle
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Ce symptôme “caché” de la ménopause touche les femmes dès 30 ans — mais personne n’en parle

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Capture decran 2025 10 23 041817 Ce symptôme “caché” de la ménopause touche les femmes dès 30 ans — mais personne n’en parle

On parle souvent des bouffées de chaleur, des insomnies ou des changements d’humeur. Pourtant, un autre symptôme bien plus discret — et tout aussi perturbant — peut frapper les femmes bien avant la cinquantaine : le brouillard cérébral. Ce flou mental, souvent sous-estimé, altère la mémoire, la concentration et la clarté d’esprit, parfois dès la trentaine.

Selon une étude britannique menée auprès de 1 000 femmes, le brouillard cérébral lié aux changements hormonaux n’est pas réservé à la ménopause avancée. En moyenne, il apparaît autour de 47 ans, mais de nombreuses femmes en ressentent déjà les effets dès 30 ou 35 ans.

Certaines décrivent leur esprit comme une connexion Internet lente, d’autres parlent d’un cerveau qui “redémarre sans cesse”. Pour 37 % des participantes, cette sensation de brume mentale est quasi constante et affecte directement leur vie quotidienne.

Ce trouble cognitif n’est pas uniquement une question d’attention : il résulte d’un déséquilibre hormonal. La baisse des œstrogènes, de la mélatonine (l’hormone du sommeil) et du cortisol (l’hormone du stress) perturbe la récupération cérébrale et la qualité du sommeil, essentiels à la mémoire et à la concentration.

“Le brouillard cérébral peut être accablant et mentalement épuisant. Le sommeil est une pièce essentielle du puzzle”, explique Lisa Artis, directrice adjointe de The Sleep Charity.

Le manque de repos accentue la fatigue mentale, les oublis et les difficultés à se concentrer. Résultat : certaines femmes peinent à gérer leurs tâches professionnelles, à suivre une conversation ou même à retrouver des mots simples.

Ce symptôme invisible pèse lourd :

  • 1 femme sur 3 estime que son travail est directement affecté ;
  • 42 % avouent ne pas parvenir à expliquer ce qu’elles ressentent à leurs proches ;
  • et beaucoup décrivent une sensation d’isolement face à un mal dont on parle peu.

Pour certaines, ce brouillard mental s’accompagne de perte de confiance en soi ou d’anxiété, amplifiant encore la fatigue émotionnelle déjà liée à la ménopause.

Certaines routines accentuent le phénomène sans que les femmes s’en rendent compte. La caféine, par exemple, devient plus difficile à métaboliser avec l’âge : il est donc conseillé d’éviter d’en consommer après 13 h.
L’alcool, lui aussi, est un faux allié : il perturbe les cycles du sommeil et réduit la phase de rêve, cruciale pour la consolidation de la mémoire.

Lisa Artis rappelle que de simples ajustements peuvent aider :

  • privilégier un sommeil régulier,
  • limiter les excitants,
  • pratiquer une activité physique douce (comme le yoga ou la marche rapide),
  • et consulter en cas de symptômes persistants, notamment pour envisager un traitement hormonal substitutif.

Au Royaume-Uni, on estime que 15,5 millions de femmes vivent actuellement la ménopause — et pourtant, seules 2 % affirment s’épanouir pleinement pendant cette période. Pour les experts, le brouillard cérébral n’est pas une simple “fatigue” : c’est un symptôme neurologique réel du déclin hormonal.

Reconnaître et nommer ce phénomène, c’est déjà une façon d’alléger le fardeau mental des femmes qui le subissent. Car comprendre que ce n’est ni de la paresse ni un manque de volonté, mais un déséquilibre physiologique, change tout.

 

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