Elle assure que le féminisme a saboté sa vie amoureuse : “Je regrette d’avoir rabaissé les hommes”

L’annonce est tombée comme un
aveu
tardif.
À 63 ans, une femme revient sur toute une vie de choix, de combats
et de certitudes qu’elle pensait justes. Aujourd’hui, le bilan est
amer.
Journaliste et écrivaine
britannique, elle n’a jamais connu le mariage ni la
maternité.
Sa vie sentimentale s’est résumée à quelques relations, dont la
plus longue n’a duré que huit ans. Un constat qui l’a poussée à se
poser une question dérangeante.
Tout commence à
l’adolescence.
À 17 ans, elle découvre le mouvement de libération des femmes en
Grande-Bretagne. Très vite, elle s’y reconnaît pleinement et se
décrit alors comme “une
féministe brillante et sûre d’elle, désireuse de faire étalage de
ses facultés intellectuelles et de ne jamais laisser un homme avoir
le dernier mot”.
Pendant des décennies, cette
vision guide sa manière d’aimer.
Les relations ne sont plus des espaces de complicité, mais des
terrains d’affrontement. Les hommes ne sont plus des partenaires,
mais des adversaires.
Puis, avec le temps, le regard
change.
Dans un témoignage accordé au média britannique The i Paper, elle fait une révélation
centrale : le féminisme tel qu’elle l’a vécu n’a pas été une
libération, mais une impasse personnelle.
“Je suis convaincue que si je continue à réserver une table pour une personne à 63 ans au lieu de m’installer en couple, c’est parce que, comme tant de femmes de ma génération, le féminisme a gâché ma vie amoureuse.”
Selon elle, les idéaux de la deuxième vague féministe lui ont inculqué une peur du couple et de la vie domestique, en présentant les hommes comme des rivaux plutôt que comme des alliés.
Avec le recul, elle reconnaît
avoir franchi une ligne.
Ce n’était plus une quête d’égalité, mais une forme de domination
assumée.
“Je comprends maintenant que non seulement je cherchais à prouver que j’étais leur égale – voire supérieure – intellectuellement, mais que je traitais chaque rencontre avec un homme comme s’il était mon adversaire. Je regrette d’avoir rabaissé les hommes.”
Son analyse est sans
concession.
Elle évoque une attitude méprisante, une volonté constante d’avoir
le dessus, même dans l’intimité.
“Je n’ai pas été ‘trop ambitieuse’. J’ai été méprisante. À force de briller, j’ai éteint l’autre.”
Aujourd’hui, ce retour en
arrière se veut surtout un témoignage.
Elle rappelle que le féminisme repose sur l’égalité entre les
femmes et les hommes, et non sur leur opposition. Lorsqu’il bascule
dans une vision radicale, affirme-t-elle, il peut laisser derrière
lui des vies marquées par la solitude.
À 63 ans, le constat est posé.
Et avec lui, un regret qu’elle n’avait jamais osé formuler aussi
clairement.


