Tribune Tendance
En cours de lecture
Urgence sanitaire : des milliers de Québécois sans médecin de famille dès le 1er juin
Tribune Tendance
Tribune Tendance

Urgence sanitaire : des milliers de Québécois sans médecin de famille dès le 1er juin

Sophie Demers
Capture decran le 2024 05 27 a 15.23.17 e1716837860880 Urgence sanitaire : des milliers de Québécois sans médecin de famille dès le 1er juin

 

Crise imminente dans le système de santé québécois avec la fin de l’entente sur les patients orphelins

Des cliniques médicales à travers le Québec ont commencé à informer leurs patients qu’à compter du 1er juin, ils se retrouveront sans médecin de famille, rapporte Le Devoir. Cette situation découle de l’expiration d’une entente cruciale avec le gouvernement, axée sur la gestion des patients orphelins, qui n’a pas été renouvelée.

Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a vivement critiqué cette démarche, accusant les médecins de manipuler la situation à des fins de négociation et de prendre ainsi la population en otage. Un exemple frappant de cette crise est la Clinique médicale de la Vallée à Saint-Raymond qui a envoyé des lettres à ses patients, explicitant l’impossibilité de continuer la prise en charge des patients orphelins sans un nouvel accord avec le gouvernement.

Lors d’une allocution devant les militants de la Coalition avenir Québec, le ministre Dubé a exprimé son mécontentement face à ce qu’il considère comme une manœuvre coordonnée par la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ). Selon lui, les lettres envoyées aux patients étaient uniformes et dictaient clairement une cessation de prise de nouveaux rendez-vous dès le début juin. Ce conflit éclate alors que l’entente sur l’accessibilité des services est sur le point d’expirer le 31 mai, mettant en péril l’accès aux soins pour des milliers de Québécois. Cette entente avait facilité l’inscription de 910 000 patients auprès des groupes de médecins de famille (GMF), offrant une rémunération de 120 dollars pour chaque inscription collective. Toutefois, malgré ces inscriptions, la moitié de ces patients n’a bénéficié d’aucun rendez-vous médical au cours des deux dernières années.

Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a souligné que le véritable problème n’était pas le paiement, mais plutôt l’efficacité des services médicaux fournis. Insistant sur la nécessité de négocier sans contraintes, il a refusé de discuter « avec un gun sur la tempe », comme il l’a exprimé. Dans une lettre datée du 12 avril, il a informé la FMOQ que l’entente actuelle ne serait pas renouvelée sans une évaluation préalable des résultats, selon des informations révélées par Le Devoir.

Dre Caroline Delisle, présidente de l’Association des médecins omnipraticiens de Québec (AMOQ), a répondu en critiquant la décision unilatérale du ministre de mettre fin au financement sans plan de transition. Elle a exprimé que cette décision laissait les médecins et les patients orphelins dans une situation précaire. Le député libéral André Fortin a rejoint cette critique, suggérant que l’entente aurait dû être prolongée pour faciliter des négociations appropriées.

Des représentants de Dubé ont confirmé qu’un conciliateur avait été engagé pour aider à résoudre ce dossier. Le Premier ministre François Legault prévoit des négociations difficiles dans les prochaines semaines mais reste ferme sur la nécessité d’améliorer les services de santé pour tous les Québécois. Malgré l’opposition des syndicats de médecins et d’infirmières, il a encouragé à persévérer dans les réformes envisagées.

En parallèle, la frustration monte au sein de la FMOQ concernant l’absence de médecins de famille au conseil d’administration de l’agence Santé Québec, particulièrement après la nomination de Christiane Germain. Malgré les demandes d’explications adressées au ministre Dubé, celui-ci a rétorqué que le conseil comprenait déjà cinq représentants de la première ligne et qu’il privilégiait la collaboration avec ceux prêts à s’engager.

Ces développements annoncent des débats houleux et une période de transition cruciale pour le système de santé québécois.

Source: Pigeonqc, Le Devoir

Défiler vers le haut