Voici pourquoi des milliers de Canadiens sont furieux contre Amazon


Des produits controversés sur Amazon font scandale au Canada
Un article publié hier sur le site CBC.ca rapporte que le géant Amazon se retrouve au cœur d’une controverse pour la mise en vente de produits affichant le Canada comme le 51e État des États-Unis.
Une pétition, ayant déjà recueilli plus de 57 000 signatures, exige le retrait de ces articles jugés offensants par de nombreux consommateurs.
Une simple recherche sur Amazon.com permet de découvrir un nombre impressionnant de t-shirts, autocollants, casquettes et autres objets portant des slogans tels que « 51st State of America » ou encore « Make Canada Great Again ».
Sue Williams-Dunn, une Ontarienne à l’origine de la pétition, dénonce la présence de ces articles : « Ce n’est pas une plaisanterie pour nous. C’est une menace pour notre autonomie et notre identité en tant que Canadiens. »
Un internaute signataire s’est insurgé : « C’est insultant et ça encourage la dissidence et la guerre. Je n’achèterai plus rien chez Amazon. »
De son côté, Amazon défend sa position. Dans un courriel à CBC News, la compagnie affirme que ces produits ne contreviennent pas à ses politiques internes, lesquelles interdisent seulement les articles promouvant la haine, la violence ou l’intolérance.
Amazon précise également qu’elle souhaite offrir une diversité de produits, même si elle ne partage pas nécessairement les messages qu’ils véhiculent.
Pour Daniel Tsai, professeur adjoint de droit et commerce à l’Université de Toronto, cette réponse n’a rien d’étonnant : « Amazon aime l’argent. […] Leur modèle de profit repose sur la vente maximale de marchandises, peu importe les considérations politiques. »
Il ajoute : « Cela montre le vrai visage d’Amazon, une entreprise américaine qui ne tient pas compte des sensibilités canadiennes. »
Parallèlement à ces articles controversés, Amazon propose aussi des produits à saveur patriotiques, arborant des slogans tels que « Le Canada n’est pas à vendre ».
CBC souligne également que d’autres plateformes comme Etsy et Redbubble vendent des produits similaires, bien que le contenu pro-canadien y soit davantage représenté.
Malgré la controverse, l’économiste David Amos, interrogé par CBC News, doute que cette situation ait un impact significatif sur Amazon. Il souligne que, faute d’alternative, de nombreux consommateurs continueront d’utiliser la plateforme.
Sue Williams-Dunn espère toutefois que sa pétition atteindra le million de signatures et forcera Amazon à réagir. L’entreprise a déjà retiré des articles néo-nazis par le passé à la suite de pressions publiques.
Selon Daniel Tsai, cette polémique pourrait néanmoins nuire à l’image d’Amazon auprès des consommateurs canadiens, surtout en contexte de critiques liées à ses pratiques antisyndicales et à la fermeture récente de plusieurs entrepôts au Québec.
Reste à voir si cette vague d’indignation entraînera des changements concrets dans la politique du géant américain.