
C’est une première au Québec : deux personnes sont décédées après avoir été infectées par des maladies transmises par des insectes. Et ces cas pourraient bien marquer le début d’un nouveau chapitre inquiétant pour notre santé publique.
Des maladies qu’on croyait impossibles ici
L’un a été infecté par une
tique, l’autre par un moustique. Deux piqûres. Deux
morts.
Et pour la première fois dans l’histoire médicale du Québec, ces
infections — l’encéphalite équine de l’Est (EEE) et l’anaplasmose —
ont causé la mort de citoyens québécois.
Le plus troublant ? Ce sont également les premiers cas humains de ces maladies recensés au Canada dans un contexte de mortalité.
Selon le Dr Éric Lampron-Goulet, spécialiste en santé publique cité par le Journal de Montréal, ces insectes porteurs de maladies « sont là pour rester en raison du réchauffement climatique ».
Un moustique qui tue
Le virus de l’encéphalite
équine de l’Est est transmis par une espèce de moustique en pleine
expansion au Québec : Culiseta melanura.
Cette infection est particulièrement virulente. Chez l’humain, elle
est incurable et
peut entraîner la mort dans 25 à 75 % des cas.
Ses premiers symptômes
ressemblent à une grippe : fièvre, maux de tête, frissons. Mais
très rapidement, elle peut provoquer des raideurs musculaires, une
peur de la lumière, des convulsions… et plonger dans le
coma.
Cette maladie est également ravageuse pour les chevaux, qu’elle peut foudroyer
en quelques jours. Plusieurs écuries de Lanaudière et des
Laurentides ont déjà été touchées.
Une tique, un drame, et un record
L’autre victime québécoise est morte d’anaplasmose, une infection bactérienne transmise par la tique à pattes noires(Ixodes scapularis), la même espèce qui propage la maladie de Lyme.
Cette maladie est généralement
traitable. Mais si elle n’est pas diagnostiquée à temps, elle peut
causer de graves complications neurologiques.
Le cas de 2024 marque le
premier décès canadien lié à cette infection.
Selon les données officielles, l’anaplasmose progresse rapidement au Québec : 21 cas en 2021, 40 en 2024, dont les deux tiers en Estrie.
Pendant ce temps, la maladie de Lyme ne cesse d’augmenter
Le ministère de la Santé du
Québec a enregistré une
hausse de 22 % des cas de maladie de Lyme entre 2023 et
2024.
L’épicentre demeure l’Estrie (particulièrement les environs de
Bromont), mais la Montérégie, Montréal et même Québec sont
désormais considérées comme des zones endémiques.
Selon le Dr Lampron-Goulet, cette propagation est directement liée au réchauffement du climat, qui permet aux tiques de survivre plus longtemps et de coloniser de nouveaux territoires.
Ce que le public doit savoir
Même s’il s’agit de maladies à déclaration obligatoire, le ministère refuse de divulguer l’âge, le sexe ou le lieu de résidence des victimes. Tout ce qu’on sait, c’est qu’elles avaient des problèmes de santé préexistants.
Ces deux décès demeurent toutefois les seuls confirmés au Québec pour des maladies transmises par des insectes, à l’exception d’un cas de virus du Nil occidental en 2023.
Comment se protéger
Les recommandations sont claires :
-
Porter des vêtements longs et pâles pour mieux repérer les tiques
-
Utiliser un chasse-moustiques contenant du DEET ou de l’icaridine
-
Éviter les herbes hautes et les broussailles
-
Inspecter soigneusement la peau après une sortie en nature (particulièrement les plis, le cuir chevelu, les aisselles et derrière les genoux)
-
En cas de morsure de tique : la retirer avec une pince fine dès que possible, la conserver dans un contenant et consulter un pharmacien ou un médecin
Un signal d’alarme climatique
Ces deux tragédies humaines ne
sont peut-être que le début.
Elles s’inscrivent dans un contexte où les insectes vecteurs de
maladies s’installent durablement au Québec, favorisés par des températures plus
chaudes et un climat propice à leur reproduction.
L’époque où les moustiques et
les tiques n’étaient qu’un désagrément d’été semble
révolue.
Aujourd’hui, ils peuvent aussi être mortels.
Source : Journal de Montréal, 20 juin 2025, article de Mathieu-Robert Sauvé
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