Drame de la précarité : endetté et menacé d’expulsion, un homme de 76 ans met fin à ses jours

Endetté et menacé d’expulsion à 76 ans, il met fin à ses
jours sous les yeux de l’huissier venu le déloger
Par Mathieu D’Hondt | Publié hier à 11h30
Un drame bouleversant s’est déroulé à Fécamp, en Seine-Maritime, révélant une fois de plus les conséquences tragiques que peut avoir la crise du logement. Un homme de 76 ans, accablé par ses dettes et menacé d’expulsion, s’est donné la mort alors que l’huissier et les forces de l’ordre étaient venus lui signifier qu’il devait quitter son domicile.
Quelques jours seulement avant le début de la trêve hivernale — période pendant laquelle les expulsions sont suspendues — la situation a basculé dans l’irréparable.
Une visite administrative qui tourne au drame
Les faits se sont produits le mardi 21 octobre, dans la matinée. Selon les informations de la procureure de la République du Havre, Soizic Guillaume, l’homme venait tout juste de recevoir l’ordre officiel d’expulsion lorsque la tragédie s’est produite.
« Alors que la procédure d’expulsion suivait son cours, la victime a sorti une arme de petite taille de sa poche » et a réussi à « se blesser gravement », a précisé la magistrate.
Un policier a tenté d’intervenir pour désarmer le septuagénaire, mais n’a pas pu empêcher le drame. Transporté en urgence au CHU de Rouen, l’homme est décédé dans l’après-midi des suites de ses blessures.
Une découverte inattendue et des fonctionnaires sous le choc

Lors de la perquisition de l’appartement, les policiers ont découvert plusieurs armes, alors même que la victime avait précédemment assuré ne pas en posséder. Son expulsion avait été ordonnée à cause d’importantes dettes de loyer.
Face à la violence de la scène, les autorités ont annoncé la mise en place d’une cellule psychologique pour accompagner les agents présents au moment du suicide.
Un drame qui relance le débat
Cette affaire suscite une vive émotion et interroge sur les disparités dans le traitement des situations d’expulsion. Beaucoup se demandent comment il est possible que, dans certains cas, des squatters restent longtemps dans des logements sans intervention des forces de l’ordre, alors que des locataires en difficulté comme celui de Fécamp sont expulsés sans délai.
Une question lourde de sens, qui souligne le désarroi d’une partie de la population fragilisée par la crise du logement… et dont la détresse, parfois, conduit à l’irréparable.



