
À seulement 27 ans, Sally Barollet vit ses derniers jours avec une clarté et une force qui frappent autant qu’elles émeuvent. Cette jeune femme dijonnaise, atteinte depuis l’enfance d’une maladie rare et incurable, a pris une décision difficile : elle mettra fin à sa vie par suicide assisté en Suisse. Une date précise a été choisie, une date qu’elle ne cache pas et qui donne à son histoire une intensité particulière.
Depuis plusieurs années, Sally se bat contre un naevus géant continental, une maladie dermatologique grave qui couvre une grande partie de son corps. Mais ce n’est pas seulement visible : cette pathologie a aussi entraîné des complications lourdes, dont des kystes qui compriment sa moelle épinière et une hydrocéphalie. Malgré de nombreuses opérations, la situation n’a cessé de se dégrader. En 2021, on lui annonce que sa maladie est incurable. Cette révélation bouleverse son quotidien et la pousse à réfléchir à sa fin de vie.
Au fil du temps, Sally comprend que la souffrance ne diminuera plus. Elle commence alors à envisager le suicide assisté, une pratique autorisée en Suisse sous des règles précises. Là-bas, seules les personnes capables de discernement, atteintes d’une maladie incurable et subissant une souffrance insupportable peuvent y avoir accès. Elle répond à tous ces critères. C’est donc en toute conscience qu’elle prend cette décision, qu’elle décrit comme une manière de reprendre contrôle sur ce qu’elle vit.
À mesure que la date approche, Sally se consacre entièrement à ses proches. Elle organise des moments simples, des tête-à-tête importants, des échanges sincères. Pour elle, ces instants ne sont pas tristes, mais précieux. Ils permettent à chacun de comprendre son choix, de l’accompagner, et de se préparer. La jeune femme crée aussi des albums photos destinés à ceux qu’elle laissera derrière elle, comme des cadeaux remplis de souvenirs heureux. Elle veut que ces traces restent, que la vie continue autour d’elle malgré tout.
Ses mots surprennent par leur calme. Elle affirme avec une étonnante lucidité qu’elle ne regrette rien. Son corps est trop fatigué, trop abîmé, et elle souhaite simplement que la souffrance cesse. Elle explique d’ailleurs : « J’attends ça avec impatience ». Une phrase qui, malgré sa dureté, montre surtout un immense désir de paix après des années de lutte.
Et ainsi, après avoir tout préparé, après avoir partagé ses souvenirs et son amour avec ses proches, Sally a choisi sa date :
elle mourra le 18 décembre, en Suisse, dans un cadre légal, sereine dans sa décision.


