Endetté et menacé d’expulsion à 76 ans, il se suicide sous les yeux de l’huissier venu le déloger

Un drame d’une rare intensité s’est produit à Fécamp, en Seine-Maritime, ce mardi 21 octobre. Un homme de 76 ans, accablé par les dettes et sur le point d’être expulsé de son logement, s’est donné la mort devant l’huissier et les policiers venus procéder à son expulsion.
Un geste désespéré qui résonne comme un cri d’alarme sur la crise du logement et la détresse des personnes âgées isolées.
Selon les informations de la procureure de la République du Havre, Soizic Guillaume, les faits se sont déroulés dans la matinée du mardi 21 octobre.
Le septuagénaire venait tout juste de se voir notifier son acte d’expulsion par l’huissier, accompagné des forces de l’ordre. C’est à ce moment précis qu’il a sorti une arme de petit calibre de sa poche et s’est grièvement blessé devant les agents, impuissants.
Un policier a tenté d’intervenir pour le désarmer, mais sans succès. L’homme a été transporté en urgence au CHU de Rouen, où il a succombé à ses blessures dans l’après-midi.
Une perquisition a ensuite été menée dans l’appartement du défunt. Les policiers y ont découvert plusieurs armes, alors même que l’homme avait affirmé ne pas en posséder. L’expulsion, ordonnée pour dettes de loyer, devait avoir lieu quelques jours avant le début de la trêve hivernale, période pendant laquelle les expulsions locatives sont suspendues.
Ce drame soulève une profonde émotion, mais aussi des interrogations sur la gestion des expulsions en France. Une cellule psychologique a été mise en place pour soutenir les policiers et l’huissier présents lors de la scène.
De nombreux observateurs dénoncent la dureté du système : pourquoi la force publique intervient-elle avec fermeté face à un retraité endetté, alors que d’autres dossiers de squats semblent parfois laissés en suspens ?
À quelques jours de la trêve hivernale, cette tragédie rappelle la vulnérabilité croissante des seniors face à la hausse des loyers, à la solitude et à la précarité.
Le geste désespéré de cet homme de 76 ans met en lumière le manque de dispositifs d’accompagnement humain avant les expulsions, dans un contexte où le logement devient un luxe pour de nombreux Français.



