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Éric Lapointe confie «avoir touché le fond du baril»
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Éric Lapointe confie «avoir touché le fond du baril»

Hanane Kabbab
Capture decran 2025 04 02 211600 Éric Lapointe confie «avoir touché le fond du baril»

Éric Lapointe s’est présenté en toute intimité, sans artifice et sans guitare électrique, au public du Cabaret-Studio de l’Espace St-Denis, mardi soir.

Le rockeur au cœur à vif a offert pour la première fois à Montréal un tour d’horizon de son répertoire des 30 dernières années en mode acoustique.

Entouré de chandelles et de musiciens postés au piano, au violon, à la guitare sèche et à la contrebasse, l’auteur-compositeur-interprète rédempteur a donné un second souffle à ses succès maintes fois entendus, dont Terre promise (chanson avec laquelle il a ouvert son concert), 1500 miles, Loadé comme un gun, La bartendresse, N’importe quoi et Mon ange.

Des pièces qui figurent toutes sur son album acoustique Entracte, sorti à l’été 2021, alors que Lapointe était persona non grata en raison d’une accusation de voies de fait contre une femme à laquelle il a plaidé coupable.

Avec ce spectacle, le chanteur souhaitait se livrer à un exercice de vulnérabilité, mais aussi offrir à son public une dimension qu’il avait peu exploitée au cours de sa carrière.

«Avec cet album, je me suis surpris à aimer plus la version acoustique de certaines de mes chansons», a-t-il dit à son public avant de lancer Motel 117.

Cette formule intimiste a été propice aux confidences du rockeur, qui est revenu brièvement sur des moments plus sombres de son histoire, notamment en lien avec ses dépendances.

«J’ai été emporté dans un tourbillon enivrant du rock and roll. Je me suis laissé emporter. J’avais une fâcheuse tendance à l’alcool. Mais j’avais aussi la narine marchande, pour ne pas dire volante.

Je suis arrivé à un épuisement physique, psychologique, émotif. J’ai touché le fond du gouffre», a-t-il dit à son public fidèle et captif, en présentant la chanson Avalanche, arrivée pile au moment où il en avait besoin.

La chanson Sans vous a donné lieu au moment le plus émotif du spectacle, où le silence a gagné même le plus dédié des spectateurs.

Avant de jouer sa chanson écrite pour ses fils, le rockeur a confié qu’avant de connaître les joies de la paternité, il ne voulait pas avoir d’enfants, trop occupé «à vivre des jeunesses» qui s’étiolaient.

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«Un moment donné, j’ai compris que j’étais trop vieux pour mourir jeune. J’ai troqué ma jeunesse pour deux éternités», a-t-il dit.

À un certain moment, le rockeur s’est assis seul au piano, un instrument qu’il dit ne pas maîtriser, mais qui voit pourtant souvent naître le premier jet de ses chansons, pour y interpréter sa pièce Le cœur au vif, écrite pour sa mère, Doris, alors qu’il était lui-même en peine d’amour.

Certaines de ses chansons, comme Belle dans’tête, Moman, 1500 miles, N’importe quoi et Terre promise, ont sans surprise attiré de vives réactions de la foule, qui, cantonnée dans son siège, se balançait à l’occasion au son des balades, tapait des mains, se faisait aller les bras ou chantonnait.

Il était impensable pour Éric Lapointe de faire un concert acoustique sans rendre hommage à son ami et grand complice Roger Tabra, qu’il a décrit comme une âme sœur à la sienne.

«Quand je l’ai rencontré, ç’a été pour moi comme un coup de foudre. Quand j’ai commencé à mettre des guitares électriques, il me disait: “Petit bonhomme, tu ne vas pas faire ça. Petit bonhomme, tu devrais réciter tes chansons”», a-t-il confié en riant, lui dédiant ensuite la pièce Rien à regretter, qu’ils ont écrite ensemble.

La tournée Entracte se poursuit. Pour toutes les dates, consultez son site web.

 

 

Source : 7jours

 

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