« Je ne suis pas sûr d’avoir la capacité d’y réfléchir vraiment. »
Ces mots bouleversants d’une scientifique de renom traduisent l’ampleur du phénomène qui se déroule actuellement en Antarctique occidental. Un point de bascule climatique aurait été franchi, menaçant d’engloutir des villes côtières et de bouleverser l’équilibre planétaire.
Louise Sime, climatologue de haut niveau au British
Antarctic Survey, tire la sonnette d’alarme : selon ses
plus récentes analyses, la fonte de l’Antarctique
occidental aurait atteint un niveau critique.
« En tant qu’être humain, j’ai tellement de mal à penser à
l’ampleur de l’élévation du niveau de la mer que je ne suis pas
sûre d’avoir la capacité d’y réfléchir réellement », confie-t-elle
au Guardian.
Cette région du globe retient suffisamment de glace pour faire monter les océans de plusieurs mètres, menaçant directement des mégapoles comme New York, Tokyo, Jakarta ou encore Miami.
Grâce à plus de vingt ans de recherches et aux carottes de glace extraites du continent, Louise Sime et son équipe observent des signaux qui confirment que le rythme de fonte s’accélère dangereusement. Les modèles climatiques actuels sont peut-être déjà dépassés par la réalité du terrain.
« Ce n’est probablement pas une fonte totale en quelques décennies. Mais le processus est enclenché. Une fois le point de bascule franchi, la dynamique devient presque impossible à arrêter. »
La fonte accélérée de l’Antarctique aurait des conséquences planétaires :
- Montée des eaux : quelques centimètres peuvent suffire à déplacer des millions de personnes, inonder des zones agricoles, contaminer les eaux souterraines et détruire des infrastructures.
- Effondrement de la circulation océanique : le système de courants marins pourrait être déstabilisé, entraînant sécheresses, tempêtes, dérèglement climatique global.
- Crises alimentaires : la modification du climat impactera la production agricole, les prix des denrées et la sécurité alimentaire mondiale.
- Conséquences sanitaires : davantage de famines, maladies, stress hydrique… L’impact du dérèglement climatique touche aussi la santé publique.
Louise Sime appelle à accélérer les recherches et à prendre des mesures internationales concrètes, car « comprendre ce qui se joue là-bas est crucial pour limiter les dégâts sur le reste du monde ».
Le destin de centaines de millions de personnes vivant dans les zones côtières pourrait bien dépendre de la glace qui fond silencieusement à des milliers de kilomètres de chez eux.
