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Il conteste une augmentation de loyer de 65 % et reçoit des avis d’expulsion
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Il conteste une augmentation de loyer de 65 % et reçoit des avis d’expulsion

ChatGPT Image 27 dec. 2025 12 20 25 Il conteste une augmentation de loyer de 65 % et reçoit des avis d’expulsion

L’annonce est tombée comme un couperet. Après plusieurs mois de démarches et de stress, Jonathan King et sa conjointe se retrouvent une nouvelle fois dans l’incertitude. Leur bail pourrait prendre fin, malgré des décisions officielles qui leur ont déjà donné raison.

Le couple vit dans un bungalow de Chipman depuis août 2020. La conjointe de Jonathan King y habitait même depuis cinq ans auparavant. Pendant longtemps, tout se passe sans heurts. Puis, en août 2024, un changement majeur survient : le logement, avec trois autres bâtiments totalisant sept unités, est vendu à une nouvelle propriétaire.

Peu après la vente, Jonathan King reçoit un premier avis. Son bail est modifié afin d’exclure les coûts d’électricité, avec un préavis de 60 jours. Quelques jours plus tard, un second choc suit. Le 1er septembre 2024, lui et ses voisins reçoivent un avis d’augmentation de loyer.

Son loyer doit passer de 727 $ à 1200 $ par mois dès mars suivant. Une hausse de 65 %.

« Nous avons été sous le choc, cela nous a mis à rude épreuve et nous avons vécu des montagnes russes émotionnelles depuis »

Jonathan King conteste rapidement les avis auprès du Bureau des relations entre locataires et propriétaires. Le bureau lui donne raison une première fois, rappelant que la propriétaire devait fournir un préavis de 90 jours pour modifier le bail, ce qui rend l’avis invalide.

En janvier, nouvelle décision en faveur du locataire. L’augmentation de loyer est jugée invalide en raison du plafonnement provincial de 3 %.

Mais quelques jours seulement après ces victoires, une nouvelle lettre arrive. Cette fois, elle annonce la résiliation du bail au 1er mars 2025.

Le motif invoqué est que la propriétaire, ou un membre de sa famille proche, souhaite habiter le logement. Jonathan King s’en étonne, affirmant que deux autres unités sont vacantes dans le même ensemble immobilier.

Il conteste à nouveau. Un mois plus tard, le Bureau des relations entre locataires et propriétaires rejette l’avis, estimant qu’il s’agissait de représailles liées aux plaintes précédentes.

Le conflit ne s’arrête pourtant pas là. En septembre, deux nouveaux avis de résiliation sont émis, l’un avec un préavis de 59 jours, l’autre de 105 jours. Le bureau tranche encore en faveur du locataire, rappelant qu’un propriétaire ne peut émettre un avis de résiliation dans l’année suivant une plainte.

Le 1er décembre, quelques jours après l’expiration de ce délai d’un an, Jonathan King affirme avoir reçu un quatrième avis, exigeant que le couple quitte les lieux avant le 28 février 2026.

« Je crois toujours qu’il s’agit de représailles et cela ressemble presque à du harcèlement compte tenu de la façon dont ils nous ont notifié des avis abusifs »

De son côté, la propriétaire, Ashmin Goolab, rejette toute accusation. Elle explique vouloir utiliser le logement à des fins personnelles, notamment pour y loger sa belle-mère.

« Nous avons simplement signifié un avis d’expulsion parce que nous voulons utiliser notre propriété à des fins personnelles, pour ma belle-mère et pour nous-mêmes, et c’est notre droit légal »

Concernant les logements vacants, elle précise que l’un a été gravement endommagé par d’anciens locataires et nécessite d’importantes réparations, tandis que l’autre sert lorsqu’elle et son mari séjournent sur place pour gérer la propriété.

Quant à l’augmentation de loyer, elle affirme vouloir maintenir des loyers au niveau du marché pour tous les locataires.

Pour Jonathan King, cette situation illustre une faille importante du système. Selon lui, le plafonnement des loyers peut être contourné, puisqu’il ne s’applique pas lors d’un changement de locataire. Une réalité qui, dit-il, fragilise de nombreux ménages déjà sous pression.

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