
Malgré nos désaccords politiques profonds, rien n’indique que Pablo Rodriguez soit un homme corrompu, ni qu’il soit personnellement responsable des dérives éthiques récemment mises au jour au sein du Parti libéral du Québec (PLQ). En vingt ans de vie politique, aucune accusation de ce genre ne semble avoir été portée contre lui. Sur le plan humain, je lui souhaite sincèrement de prendre du temps pour lui et sa famille. Il est évident que cet épisode a été particulièrement difficile à vivre.
Cela dit, son départ ne règle rien. Le cœur du problème demeure : le PLQ fait face à une crise de culture politique et organisationnelle, une culture problématique qui perdure depuis les années 70. La corruption semble encore enracinée dans ses pratiques, et les révélations récentes ne peuvent être attribuées à une seule personne. Elles impliquent nécessairement la complicité — ou à tout le moins l’aveuglement volontaire — de nombreux membres du parti.
Une introspection attendue… depuis trop longtemps
Le PLQ n’a toujours pas fait l’introspection nécessaire. Malgré les nombreux signaux d’alarme, aucune action concrète ne semble avoir été entreprise pour faire la lumière sur ces dérives avant que les faits ne deviennent publics.
De nombreuses questions restent sans réponse :
- Comment le parti a-t-il pu ignorer autant de voyants rouges?
- Des pratiques comme celle des « brownies » ont-elles été utilisées dans des investitures de députés aujourd’hui en poste?
- D’où proviennent les fonds de ces « brownies »?
- Certains députés ont-ils utilisé les ressources de l’État pour influencer la course à la chefferie en faveur de leur candidat?
Des ramifications au fédéral?
Le Parti libéral du Canada n’est pas épargné non plus. M. Cabral, qui a œuvré comme collecteur de fonds pour des députés libéraux fédéraux, a-t-il employé les mêmes méthodes de financement?
Les Québécois ont droit à des réponses
La démission de M. Rodriguez ne doit pas servir de paravent. Les Québécois demandent depuis longtemps qu’on en finisse avec la corruption politique. Il est temps d’aller au fond des choses. Ils méritent de savoir ce qui s’est réellement passé.


