La SQ durcit son approche sur les routes avec de nouvelles sanctions

L’annonce a été faite discrètement, mais ses effets pourraient se faire sentir rapidement sur les routes du Québec. Depuis quelques jours, la Sûreté du Québec (SQ) prépare le terrain pour une approche plus ferme envers certains comportements jugés dangereux au volant.
Pour beaucoup d’automobilistes, la scène est malheureusement familière. Une voiture qui colle de trop près, une pression constante, parfois même une montée de stress. Ce type de conduite, souvent dénoncé mais difficile à prouver, se retrouve aujourd’hui clairement dans la ligne de mire des autorités.
Le contexte explique en grande partie ce virage. Les collisions causées par une trop grande proximité entre les véhicules demeurent nombreuses et préoccupantes. En cinq ans seulement, entre 2019 et 2024, on a recensé 21 230 collisions, dont 9 % avaient pour cause principale une distance insuffisante entre deux voitures.
Finalement, la SQ passe à l’action. Des patrouilleurs sont actuellement formés à l’utilisation d’un nouveau radar, capable non seulement de mesurer la vitesse, mais aussi de calculer avec précision la distance entre deux véhicules. Cette technologie vise à fournir une preuve objective lors de l’émission d’un constat d’infraction.
« les colleux sont source de milliers d’accidents par année. En cinq ans, entre 2019 et 2024, il y a eu 21 230 collisions, dont 9 % avaient pour cause principale [une trop grande proximité]. »
L’appareil ne fonctionne toutefois pas en vase clos. Les observations des policiers demeurent essentielles, notamment pour tenir compte de situations particulières comme une coupure soudaine ou un freinage imprévu.
« On me dit que ça va être appliqué avec jugement. Comme tout nouvel outil, il va y avoir des gens qui vont être réfractaires. Mais si on le fait comme il faut, il va y avoir une acceptabilité sociale. »
Au Québec, la règle est pourtant déjà claire. Il est obligatoire de conserver un écart sécuritaire avec le véhicule qui précède. La SAAQ recommande de maintenir « une distance prudente et raisonnable », soit 3 à 4 secondes en ville et 6 secondes sur une route rapide, surtout lorsque les conditions météo sont difficiles.
Les conséquences peuvent aussi être bien réelles pour le portefeuille. Un constat d’infraction pour non-respect de la distance sécuritaire peut coûter entre 200 et 300 dollars, en plus d’entraîner plus de deux points d’inaptitude.
Pour l’instant, les essais du nouvel outil se déroulent en Estrie, mais un déploiement ailleurs dans la province n’est pas exclu. À terme, la SQ espère réduire le nombre de collisions et rappeler un message simple aux conducteurs : garder ses distances, c’est d’abord une question de sécurité, pas de patience.


