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La tournée de Timbits par Valérie Plante a-t-elle réussi à apaiser les locataires en pleine crise du logement ?
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La tournée de Timbits par Valérie Plante a-t-elle réussi à apaiser les locataires en pleine crise du logement ?

Capture decran 2025 07 10 160935 e1752178337849 La tournée de Timbits par Valérie Plante a-t-elle réussi à apaiser les locataires en pleine crise du logement ?

Alors que des milliers de locataires faisaient leurs boîtes pour le traditionnel 1er juillet, symbole d’un nouveau départ pour plusieurs, un geste inattendu est venu semer l’incompréhension. La mairesse de Montréal, Valérie Plante, de retour d’un voyage à Paris pour souligner le 10e anniversaire de la COP21, s’est filmée en train de distribuer des Timbits à des citoyens fraîchement installés. Un moment qui aurait pu se vouloir réconfortant, mais qui, dans le contexte actuel, a plutôt fait bondir une population excédée par une crise du logement sans précédent.


Des réactions cinglantes sur les réseaux sociaux

Sur les réseaux sociaux, les critiques n’ont pas tardé :

« Facture pour les contribuables : 5 000 $ de Tim Hortons »

« Vous auriez mieux fait d’aller soutenir ceux qui se retrouvent à la rue aujourd’hui, sans caméra parce que c’est déjà assez humiliant comme ça pour les personnes concernées »

Pour plusieurs, cette scène a donné l’image d’une administration déconnectée, insensible à la détresse réelle de ceux qui peinent à se loger. Un internaute a résumé le sentiment général :

« Ce n’est pas des beignes qu’on a besoin… c’est des logements! »


La « pensée magique » face à une crise bien réelle

Quelques jours plus tard, Valérie Plante a réagi aux propos très critiqués de France-Élaine Duranceau, la ministre de l’Habitation, qui avait recommandé aux locataires en difficulté de se trouver du « coaching » pour se loger. Un conseil jugé insultant en pleine crise.

Se disant choquée par la situation, la mairesse a affirmé :

« Il faut qu’il y ait une responsabilisation, une compréhension des propriétaires, comme quoi d’augmenter les prix de cette façon-là, ça n’a pas de bon sens. C’est inacceptable. Inacceptable. »Valérie Plante

Elle semblait découvrir, tardivement, que :

« Il y a des locateurs qui augmentent le prix des loyers et ça entraîne cette mouvance-là. »

Des propos qui ont suscité l’ironie de plusieurs commentateurs et analystes.


Une critique mordante de Josée Legault

Pour la chroniqueuse Josée Legault, ces déclarations relèvent de la « pensée magique », sans portée réelle. Elle dénonce le manque d’actions concrètes de la part de la Ville :

« Au lieu de créer un registre obligatoire des baux et d’exiger de la ministre Duranceau un vrai contrôle des loyers […] la mairesse demande aux locateurs qui sont voraces de l’être un tantinet moins… Wow. »

Elle conclut, amère :

« On s’étonnera de voir la crise du logement s’aggraver au lieu de s’atténuer. »

« Que des décideurs soient de gauche ou de droite, pour les locataires, c’est le même baratin d’une même futilité sidérale. »


Une boîte de Timbits pour une métropole en crise

Ce 1er juillet, la scène était donc celle d’une métropole au bord de la rupture : des déménagements rendus plus complexes par des rues bloquées, des loyers inaccessibles, des citoyens en détresse… et des boîtes de Timbits en guise de réconfort.

Un geste bien intentionné peut-être, mais qui, aux yeux de nombreux Montréalais, est devenu le symbole d’un profond décalage entre le pouvoir politique et la réalité sur le terrain.

Sources: Journal de Montréal / page de Valérie Plante

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