L’augmentation du salaire du patron de Metro choque plusieurs Québécois
Dans un contexte où l’augmentation du coût des aliments pèse lourd sur le budget des ménages québécois, la révélation d’une hausse salariale marquée accordée au grand patron de Metro passe difficilement auprès de plusieurs.
Selon les plus récentes données de Statistique Canada, le prix des aliments continue d’augmenter à un rythme supérieur à celui de l’inflation générale, atteignant son niveau le plus élevé depuis décembre 2023.
Dans ce contexte de pression financière pour de nombreux ménages québécois, la rémunération du président et chef de la direction de Metro, Éric La Flèche, a connu une hausse notable.
Son salaire a augmenté de 11 %, ce qui représente un ajout d’environ 700 000 $, faisant passer sa rémunération annuelle totale à 6,8 millions de dollars.
Pour Sylvain Charlebois, expert reconnu du secteur agroalimentaire, l’indignation du public est loin d’être étonnante. Alors que le coût de l’alimentation continue de grimper et que de nombreux consommateurs peinent à joindre les deux bouts, la situation crée un contraste difficile à ignorer.
En entrevue à LCN, il a rappelé que la pression financière est bien réelle pour les ménages, pendant que la rémunération des hauts dirigeants de Metro progresse à un rythme largement supérieur à celui de l’inflation au Canada. Une réalité qui alimente inévitablement le malaise et la grogne populaire.
S’il admet que les hauts dirigeants peuvent recevoir une rémunération élevée, Sylvain Charlebois souligne néanmoins un enjeu important lié à la perception du public. À son avis, la manière dont les chaînes d’épiceries annoncent ces augmentations contribue à creuser le fossé entre les entreprises et les consommateurs.
L’expert rappelle que le secteur de l’alimentation comporte une dimension morale et éthique particulière. Il estime donc essentiel que les bannières fassent preuve de davantage de sensibilité lorsqu’il est question de rémunération, surtout dans un contexte économique difficile. Selon lui, année après année, cette empathie semble faire défaut.
Sylvain Charlebois soutient également que les critères d’évaluation des dirigeants devraient être davantage arrimés à la réalité du marché et à la situation vécue par les consommateurs.
