Le gouvernement Legault annonce une décision qui fait réagir


Le gouvernement du Québec, sous la direction de François Legault, a adopté un décret encadrant l’usage de l’écriture inclusive dans ses communications officielles.
À la suite d’une recommandation du ministre de la Langue française, Jean-François Roberge, le Cabinet de François Legault a entériné, le 3 septembre, un décret encadrant l’usage de l’écriture inclusive dans les communications gouvernementales. Ce décret entraîne une modification de la Politique linguistique de l’État, élaborée dans la foulée de la Loi sur la langue officielle et commune du Québec, le français.
De ce fait, l’usage des « mots émergents » et des « doublets abrégés » sera désormais limité, voire écarté, des communications officielles du gouvernement du Québec.
Le ministre Jean-François Roberge a précisé que ces ajustements ont pour objectif d’assurer une cohérence dans les communications gouvernementales et d’orienter les organismes publics afin qu’ils remplissent leur rôle d’exemplarité en matière de qualité du français.
Soulignant que cette décision s’aligne à la fois sur les recommandations de l’OQLF et sur l’usage préconisé dans les grands médias, le ministre Roberge a déclaré aux journalistes : « Quand je lis vos articles, je ne vois pas de points insérés au milieu des mots […] Cette même cohérence prévaudra désormais au sein du gouvernement. »
Le décret s’appliquera aux ministères, aux organismes gouvernementaux, aux municipalités, au réseau de la santé, aux centres de services scolaires ainsi qu’aux sociétés d’État. Toutefois, il ne concernera pas les établissements d’enseignement ni les hôpitaux — écoles, cégeps, universités et centres hospitaliers relevant du secteur parapublic demeurent exclus de son champ d’application.
Le ministre Roberge a indiqué que son principal objectif est d’« éviter la confusion », ajoutant s’être inspiré des politiques déjà en vigueur en France, en Belgique et en Suisse.
Dans un communiqué, son cabinet a par ailleurs précisé que les textes existants ne seront pas modifiés avant leur prochaine révision, le cas échéant. Le document rappelle aussi que les ajustements à la Politique linguistique de l’État ne remettent nullement en cause le droit des personnes non binaires d’utiliser le marqueur X dans les divers documents officiels.
L’arrivée des mots tels que iel, toustes, celleux, mix ou froeur pose de réels problèmes grammaticaux, sans parler de leur impossible conjugaison.
Comme gouvernement, nous avons la responsabilité d’éliminer la confusion linguistique et d’assurer une cohérence dans la manière… https://t.co/WouMSzAwrf pic.twitter.com/iEvZd7B3ez
— Jean-F. Roberge (@jfrobergeQc) September 24, 2025
Le ministre Roberge a toutefois précisé que les ministres responsables des établissements parapublics adopteront éventuellement les mêmes règlements : « À terme, cela s’appliquera à l’ensemble des organes de l’État. »
Si le décret n’interdit pas formellement l’écriture inclusive, il privilégie néanmoins certaines pratiques, comme l’usage du masculin générique en alternance, le recours aux doublets ou encore la formulation neutre, à condition que la présence du masculin et du féminin soit suffisamment mise en évidence dans le texte.
Pour sa part, l’OQLF recommande plutôt la rédaction épicène, favorisant les doublets complets (« les citoyennes et les citoyens ») ou les termes neutres (« le personnel » plutôt que « les employés et les employées »), plutôt que les néologismes ou les doublets abrégés.