
Le bras de fer entre les agents de bord d’Air Canada et le gouvernement fédéral pourrait coûter très cher aux employés comme à leur syndicat.
Le Conseil canadien des relations industrielles (CCRI) a ordonné à la compagnie aérienne et à son personnel navigant de reprendre leurs fonctions au plus tard dimanche 14 h.
En défiant cette ordonnance et en poursuivant la grève, les agents s’exposent désormais à d’importantes sanctions financières.
Les agents de bord d’Air Canada et leur syndicat s’exposeraient à des amendes dès lundi https://t.co/Kyl3sUALbD
— Radio-Canada Info (@RadioCanadaInfo) August 18, 2025
Selon Gilles LeVasseur, professeur de gestion et de droit à l’Université d’Ottawa, les employés pourraient recevoir des amendes maximales de 1000 $ par jour d’infraction.
Du côté du syndicat, la facture pourrait grimper jusqu’à 100 000 $ par jour. Toutefois, ces sanctions ne s’appliqueraient qu’à la suite d’une demande du CCRI ou d’Air Canada auprès de la Cour fédérale pour homologuer l’ordonnance.
Le professeur rappelle qu’un délai de 24 à 48 heures est habituellement accordé avant l’application de telles amendes. Il souligne également l’importance pour le syndicat d’informer clairement ses membres : « On joue avec le feu. Êtes-vous prêts à continuer et à aller au combat avec nous? »
« Grève illégale »: les agents de bord d’Air Canada sommés de retourner au travail https://t.co/vyvmLCNQEQ
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Cette crise découle de l’intervention de la ministre de l’Emploi, Patty Hajdu, qui a invoqué l’article 107 du Code canadien du travail. C’est seulement la deuxième fois que le gouvernement se sert de ce recours exceptionnel, après le conflit ferroviaire de 2024.
Mais pour l’avocat en droit du travail Marc Boudreau, cette utilisation serait anticonstitutionnelle. Selon lui, l’article 107 ne peut être invoqué que si la santé et la sécurité des citoyens sont en jeu.
« Si les tribunaux concluent que la décision de la ministre est anticonstitutionnelle, les amendes vont tomber par le fait même », affirme-t-il.
Le professeur LeVasseur nuance toutefois, estimant que la reprise des services d’Air Canada pourrait se justifier par des enjeux de sécurité, notamment pour les passagers ayant besoin de soins médicaux urgents.
Le cas d’Air Canada est une première : jamais auparavant un syndicat n’avait défié un ordre de reprise du travail émis en vertu de l’article 107. Patrick Gloutney, président du SCFP, dénonce une atteinte grave au droit de grève :
« On est ici pour démontrer au gouvernement libéral qu’on ne se laissera pas faire. Encore une fois, ça vient enlever le droit à la libre négociation. C’est assez. »
De son côté, la ministre Hajdu défend sa décision en invoquant les « répercussions négatives immédiates sur les Canadiens et sur l’économie ». Pour le gouvernement, la priorité est claire : éviter que la grève paralyse le pays.

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