Les Américains vont économiser 150 millions $ grâce à Hydro-Québec… pendant que les Québécois paient plus cher
Dans le nord-est des États-Unis, l’électricité québécoise est sur le point de devenir une aubaine. Grâce à des ententes à long terme signées avec Hydro-Québec, plusieurs États américains réaliseront des économies majeures, évaluées à près de 150 millions de dollars. Pendant ce temps, au Québec, certains spécialistes s’inquiètent : avons-nous bradé nos ressources? Un accord à long terme… très avantageux pour nos voisins En Nouvelle-Angleterre, la gouverneure Maura Healey ne cache pas sa satisfaction. Elle se réjouit d’un accord énergétique qui permettra aux consommateurs résidentiels et commerciaux de réduire leur facture annuelle d’environ 70 millions $ CAD. En moyenne, chaque client économisera entre 18 et 20 dollars US par année.

À New York, la gouverneure
Kathy Hochul parle d’un contrat qui permettra 75 millions $
US d’économies par an dès l’entrée en vigueur de
l’entente, prévue pour mai 2026.
Les deux ententes garantissent une livraison annuelle de 10 térawattheures (TWh) d’électricité propre, soit un total de 20 TWh livrés par Hydro-Québec à ses voisins américains.
Des bénéfices économiques astronomiques pour les États-Unis
Selon les projections, les économies pourraient atteindre 3,38 milliards $ US sur 20 ans en Nouvelle-Angleterre, et 17,3 milliards $ US en 30 ans pour l’État de New York.
Au total, ces ententes devraient rapporter environ 50 milliards $ US à Hydro-Québec en revenus stables, selon la société d’État. Un chiffre impressionnant… mais qui ne rassure pas tout le monde.
Au Québec : des questions qui dérangent
De l’autre côté de la frontière, plusieurs s’interrogent. Le professeur Normand Mousseau, directeur scientifique de l’Institut de l’énergie Trottier, soulève une problématique importante : le Québec devra fournir ces 20 TWh dans un contexte énergétique déjà serré, tout en maintenant des hausses tarifaires de 3 % pour les Québécois.
Pour lui, ces contrats, bien qu’ils assurent une stabilité financière à Hydro-Québec, pourraient mettre à mal l’approvisionnement énergétique local. Il redoute même que la société d’État doive acheter de l’électricité ailleurs pour respecter ses engagements, ce qui pourrait réduire considérablement ses profits.
Plusieurs observateurs rappellent que ces ententes ont été négociées à une époque où Hydro-Québec croulait sous les surplus d’électricité. Le contexte a changé, mais les contrats sont toujours en vigueur.
Une bonne affaire… mais pour qui?
Ces accords à long terme sont stratégiques et permettent à Hydro-Québec de sécuriser des revenus pour les prochaines décennies. Mais à quel prix? Alors que les consommateurs québécois absorbent des hausses continues, la perspective de voir l’électricité québécoise alimenter les États-Unis à rabais soulève un débat de fond : nos ressources sont-elles mieux valorisées à l’étranger qu’ici même, au Québec?


