Les coloscopies seraient inefficaces pour réduire la mortalité liée au cancer du côlon, selon une étude

Bien que la coloscopie soit l’un des examens de dépistage les plus couramment utilisés pour détecter le cancer du côlon, son efficacité à réduire la mortalité est remise en question par des chercheurs norvégiens. Elle demeure toutefois un outil essentiel pour repérer la présence d’un cancer colorectal, particulièrement fréquent chez les personnes de plus de 50 ans.
Si vous avez déjà dû passer une coloscopie, vous savez que la préparation et l’examen en eux-mêmes peuvent être particulièrement inconfortables. Réalisé sous anesthésie générale, cet examen permet d’explorer l’intérieur du côlon — sigmoïde, transverse, ascendant et descendant — ainsi que le rectum et une partie de l’intestin grêle, grâce à un endoscope muni d’une petite caméra.
En France, passer une coloscopie fait partie de la stratégie nationale de dépistage du cancer du colon et peut révéler la présence de polypes, des tumeurs bénignes pouvant devenir cancéreuses avec le temps. Mais selon une étude de chercheurs norvégiens publiée ce 9 octobre 2022 dans le New England Journal of medicine les coloscopies ne seraient en fait pas la « solution miracle » contre la maladie et les décès qu’elle engendre.

Aucun effet du dépistage sur la mortalité
Au cours des premières années suivant le dépistage, une hausse des cas de cancer du côlon a été observée chez les personnes dépistées — une augmentation tout à fait attendue, puisque le dépistage permet précisément de détecter des cancers qui seraient autrement passés inaperçus.
Cependant, après six ans, c’est dans le groupe des personnes non dépistées que le risque de développer un cancer devient plus élevé. Les chercheurs ont également suivi les décès dans les deux groupes et, fait surprenant, aucune réduction de la mortalité n’a été observée chez les personnes dépistées.
Quels autres moyens pour prévenir le cancer colorectal ?
Une méthode moins invasive que
la coloscopie, la sigmoïdoscopie, permet d’examiner le rectum, le
côlon sigmoïde et le côlon gauche, sans remonter aussi haut dans le
système digestif.
Bien que cette technique, qui nécessite moins de matériel médical,
ait progressivement été remplacée par la coloscopie, les chercheurs
soulignent que leurs résultats suggèrent que la coloscopie ne
serait peut-être pas beaucoup plus efficace que la sigmoïdoscopie
pour réduire le risque de cancer colorectal.
Cependant, l’étude présente des
limites. En réalité, une très faible proportion des participants a
réellement subi la coloscopie prévue, ce qui rend l’interprétation
des résultats plus complexe.
Comme l’a expliqué le Pr William Dahut, directeur scientifique de
l’American Cancer Society : « Il est difficile d’évaluer la
valeur d’un test de dépistage lorsque la majorité des participants
ne l’ont pas fait. »


