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L’essence explose : le Québec devient la province la plus chère au Canada
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L’essence explose : le Québec devient la province la plus chère au Canada

Hanane Kabbab
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Alors que la taxe carbone est abolie partout au Canada, les automobilistes québécois voient rouge. Le litre d’essence pourrait désormais coûter jusqu’à 25 cents de plus qu’en Ontario ou au Nouveau-Brunswick, faisant du Québec la province la plus chère pour faire le plein.

Depuis son assermentation, le nouveau premier ministre canadien, Mark Carney, a mis en place un décret annulant la taxe carbone fédérale dans toutes les provinces… sauf celles qui avaient déjà leur propre système.

Le Québec et la Colombie-Britannique entrent dans cette catégorie. Sauf que, contrairement à la C.-B., qui s’ajuste à la baisse, le Québec choisit de maintenir sa politique tarifaire.

Résultat : le Québec est maintenant seul à garder un prix aussi élevé à la pompe, ce qui provoque une montée de colère chez les automobilistes.

Pour François Legault, pas question de reculer. Le premier ministre soutient que les revenus générés servent à financer le Fonds d’électrification et de changements climatiques, qui alimente notamment les subventions pour les véhicules électriques.

Mais sur le terrain, la population est divisée.

« Pourquoi on paie plus que tout le monde au Canada ? Donnez-nous un break ! », lance Jonathan Lévesque, rencontré dans une station-service sur la Rive-Nord.

« Moi, je vais toujours faire le plein en Ontario. J’y gagne à chaque fois », ajoute-t-il.

Michaël Larose, un comptable de Québec, se dit prêt à payer davantage… à certaines conditions :

« Je veux voir des résultats concrets. Si ça sert juste à alimenter un fonds inefficace, ça ne passe pas. »

Et il n’est pas le seul à douter de l’efficacité du système. Normand Mousseau, directeur scientifique de l’Institut de l’énergie Trottier, critique ouvertement la gestion du Fonds vert, affirmant qu’il n’a pas été utilisé intelligemment pour réellement décarboner l’industrie.

Face à l’écart de prix, plusieurs Québécois traversent déjà la frontière pour économiser. Les stations-service de l’Ontario enregistrent une augmentation de la clientèle en provenance du Québec.

Et même si certaines zones frontalières bénéficient d’un ajustement fiscal, le fossé persiste.

« On n’atteindra pas les prix de l’Ontario, même avec un ajustement », conclut Normand Mousseau.

Alors que le reste du pays souffle, les automobilistes québécois, eux, continuent de grincer des dents… et de faire le plein à Ottawa.

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