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Locataires en colère : un message clair au gouvernement Legault
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Locataires en colère : un message clair au gouvernement Legault

Sophie Demers
Capture decran le 2025 03 30 a 19.58.00 Locataires en colère : un message clair au gouvernement Legault

Le 24 mars dernier, un vent de colère a soufflé devant le bureau de comté de la ministre de l’Habitation, France-Élaine Duranceau. Plus d’une soixantaine de locataires s’y sont rassemblés pour dénoncer la flambée des loyers. Armés de calculatrices, ils ont lancé un message clair et symbolique à la ministre : il est temps de « faire ses devoirs ». Les manifestants réclament une révision des hausses qu’ils jugent abusives et déconnectées de la réalité actuelle du marché locatif.

Depuis l’annonce choc du Tribunal administratif du logement (TAL) concernant une hausse moyenne des loyers de 5,9 %, l’indignation ne cesse de croître chez les locataires et les groupes de défense du droit au logement.

Pour André Trépanier, porte-parole du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ), la responsabilité incombe directement à la ministre France-Élaine Duranceau.
« La ministre Duranceau favorise le profit des propriétaires au détriment du droit fondamental au logement », a-t-il déclaré avec fermeté. « Il est temps qu’elle cesse de se cacher derrière des mécanismes administratifs qui précarisent les locataires et compromettent leur capacité à garder un toit sur la tête », a-t-il ajouté.

Cette sortie s’inscrit dans un contexte de crise où de plus en plus de ménages peinent à suivre la cadence des augmentations jugées excessives.

Capture decran le 2025 03 30 a 19.56.16 Locataires en colère : un message clair au gouvernement Legault

Le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) presse la ministre de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, de revoir sa copie. L’organisme réclame un ajustement à la baisse du pourcentage d’augmentation des loyers autorisé pour l’année 2025, qu’il juge excessif et déconnecté de la réalité des locataires. « Il est temps que la ministre fasse ses devoirs et réévalue les critères de calcul pour éviter d’accentuer la crise du logement », soutient le regroupement.

C’est dans un geste hautement symbolique que les manifestants ont déposé des calculatrices devant le bureau de la ministre à Rawdon. Par cette action, ils ont voulu dénoncer l’absurdité du mode de calcul actuel des hausses de loyer, qu’ils jugent déconnecté de la réalité économique des locataires.

À la suite du dépôt du budget Girard le 25 mars, plusieurs organisations communautaires ont exprimé leur déception et pressent le gouvernement Legault d’agir rapidement pour freiner l’appauvrissement des locataires.

Le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) s’insurge contre les mesures jugées largement insuffisantes en matière de logement. L’organisme reproche au gouvernement de ne pas reconnaître la gravité de la crise actuelle en refusant de traiter le logement comme une infrastructure publique essentielle.

Malgré l’ampleur des besoins, aucun nouvel investissement en logements sociaux n’a été prévu dans ce budget, une omission que le FRAPRU qualifie de grave erreur.

« Le budget mise sur la création de richesse, mais il fait abstraction des réalités que vivent les locataires à faibles revenus, qui subissent de plein fouet la montée fulgurante des loyers. Ce ne sont que des mesurettes qui ne répondent pas à l’urgence du moment », déplore Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU.

Depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement Legault en 2018, les loyers au Québec ont connu une envolée fulgurante, augmentant en moyenne de près de 50 %. Une situation alarmante qui fragilise un nombre croissant de locataires à travers la province.

Face à cette crise persistante, plusieurs organismes, dont le FRAPRU, annoncent une mobilisation imminente. Ils réclament des actions concrètes et immédiates afin d’assurer un accès universel à un logement à la fois digne et abordable. Ces revendications s’adressent tant au gouvernement provincial qu’au gouvernement fédéral, appelés à faire du droit au logement une véritable priorité sociale.

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