Depuis quelques jours, le port du masque est de nouveau exigé dans l’ensemble des hôpitaux, CHSLD et centres de réadaptation de l’Outaouais.
Cette mesure, réintroduite en raison d’une recrudescence des infections respiratoires, a pour objectif de mieux protéger les personnes les plus à risque dans un système déjà fragilisé.
La situation demeure préoccupante : la pression continue de monter dans le réseau de la santé, particulièrement dans les urgences de Hull, Gatineau et Papineau, où les taux d’occupation frôlent ou dépassent les seuils critiques. Dans plusieurs établissements, le pourcentage de civières utilisées excède les 150 %, illustrant clairement un réseau débordé au cœur de la période hivernale.
Les responsables de la santé publique constatent une résurgence notable de la grippe ainsi que d’autres infections respiratoires, ce qui, selon eux, rend nécessaire la réinstauration de cette mesure préventive.
Du côté du Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Outaouais, on insiste sur l’importance de limiter au maximum la transmission dans des environnements où se trouvent de nombreuses personnes âgées ou vulnérables. L’objectif demeure clair : prévenir tout risque supplémentaire pour ces clientèles déjà fragilisées.
La décision survient dans un climat particulièrement délicat. À quelques semaines de l’application de la loi 2, l’Outaouais ressent déjà les répercussions d’un important mouvement de départ chez les médecins. Quarante et un praticiens ont confirmé qu’ils quitteront leurs fonctions, tandis qu’une cinquantaine d’autres pourraient faire de même. Advenant ce scénario, entre 80 000 et 85 000 personnes se retrouveraient sans médecin de famille.
Dans ce contexte où les urgences débordent, où le personnel se fait rare et où les virus respiratoires connaissent un regain, l’inquiétude est palpable tant chez la population que chez les professionnels de la santé. Le rétablissement du port du masque dans les établissements de soins est perçu comme une mesure minimale, mais jugée nécessaire compte tenu de la situation.
La directive s’applique à l’ensemble des milieux concernés : visiteurs et patients doivent de nouveau se masquer dans les hôpitaux, maisons pour aînés, maisons alternatives et au centre de réadaptation. L’objectif est clair : éviter que l’épidémie ne prenne davantage d’ampleur.
Ce retour en vigueur du masque illustre une fois de plus la fragilité du réseau de santé québécois lorsque les infections respiratoires se propagent et que les ressources humaines s’amenuisent. L’Outaouais traverse un moment critique en plein cœur de l’hiver, et la capacité du système à encaisser ce choc sera mise à l’épreuve.
