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Nostalgie gourmande : le fromage québécois qui émeut aux antipodes
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Nostalgie gourmande : le fromage québécois qui émeut aux antipodes

Capture le 2025 12 29 a 06.08.07 Nostalgie gourmande : le fromage québécois qui émeut aux antipodes

S’il y a bien une chose que les Québécois en exil reconnaissent instantanément, c’est l’absence du fameux skouic-skouic. Ce petit bruit si particulier du fromage en grains frais, qu’on associe aux cantines, à la poutine et aux souvenirs bien d’ici. Mais à Tauranga, en Nouvelle-Zélande, ce manque est aujourd’hui comblé grâce à deux expatriés québécois : Marie-Camille Désy et Nicolas Perreault, qui ont transformé un simple désir nostalgique en succès fromager inattendu. De Saint-Augustin-de-Desmaures à l’autre bout de la planète .Arrivés d’abord en Nouvelle-Zélande avec un visa temporaire et aucun plan d’affaires, le couple voulait simplement vivre une aventure. Mais après quelques années, une chose les trouble profondément : la poutine néo-zélandaise n’a pas de fromage en grains. Pour eux, impossible de faire comme si de rien n’était.

Ce petit détail devient rapidement une obsession culinaire.

 Des essais ratés… jusqu’à la bonne recette

Les premiers tests se font dans leur propre cuisine, entre essais frustrants, ratages, ajustements techniques et beaucoup de persévérance. L’objectif : retrouver le goût et la texture exacte du fromage en grains québécois. Et surtout, le bruit du skouic à chaque bouchée. Le déclic se produit lorsque des amis venus du Québec goûtent leur dernière version… et confirment : « C’est exactement ça! »

 De la passion à l’entreprise : naissance de Curds First

Encouragés, Marie-Camille et Nicolas lancent leur entreprise : Curds First. Mais la transition vers une production légale n’est pas simple. Bien que la Nouvelle-Zélande ne demande pas de diplôme en fromagerie, les démarches administratives sont lourdes. Le couple soumet un plan de plus de 120 pages, portant sur la salubrité, les protocoles de production, les tests bactériologiques et l’organisation des installations. Le lait parfait, la touche finale .Un autre défi : trouver un producteur de lait compatible avec leurs critères. Leur choix se porte sur un petit fermier local qui fournit du lait légèrement pasteurisé et non homogénéisé, une clé essentielle pour obtenir la texture authentique du fromage en grains. Le résultat? Un produit tellement québécois… qu’il réussit à émouvoir jusqu’aux Canadiens expatriés venus le goûter.

 Une production locale… mais déjà très convoitée

Leur fromage est aujourd’hui principalement vendu aux restaurants locaux, où les chefs découvrent un ingrédient encore mystérieux, mais intrigant. Marie-Camille et Nicolas prennent même le temps d’éduquer leurs clients sur la façon de le servir pour préserver le précieux skouic. Bien que la réfrigération soit obligatoire là-bas, ils expliquent comment raviver le fromage avant de le déguster.

 « Ce n’est pas qu’un fromage. C’est un souvenir. »

Capture le 2025 12 29 a 06.07.44 Nostalgie gourmande : le fromage québécois qui émeut aux antipodes

Leur entreprise reste volontairement à échelle humaine. La production est entièrement vendue d’avance, avec une approche artisanale assumée. Pour beaucoup, ce projet n’est pas qu’une histoire d’alimentation, mais de transmission culturelle, de mémoire gustative et de fierté québécoise exportée.

Le fromage en grains québécois a donc trouvé une nouvelle vie à l’autre bout du monde. Et si le skouicrésonne désormais en Nouvelle-Zélande, c’est grâce à deux passionnés qui ont refusé d’oublier d’où ils venaient.

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