Nouveau rebondissement dans l’affaire de la garderie de Laval : le chauffeur d’autobus veut éviter de finir ses jours à l’Institut Pinel

Un nouveau chapitre s’ouvre dans la tragique affaire de la
garderie de Laval, survenue en février 2023.
Pierre Ny St-Amand, l’ancien chauffeur d’autobus de la STL reconnu
non criminellement responsable après avoir foncé dans une garderie
et causé la mort de deux jeunes enfants, souhaite éviter de passer
le reste de sa vie à l’Institut psychiatrique Philippe-Pinel.
Lundi, les avocats de Pierre Ny St-Amand étaient au palais de
justice de Laval pour contester l’étiquette d’accusé à haut
risque que la Couronne souhaite lui imposer.
Selon eux, cette disposition du Code criminel canadien — instaurée
en 2014 — est « arbitraire, disproportionnée et injustement
sévère ».
Ils soutiennent que ce statut priverait leur client de toute perspective de réhabilitation et l’exposerait à des conditions de détention encore plus strictes que celles imposées aux criminels purgeant une peine à perpétuité.
« Les détenus à perpétuité ont le droit de quitter le pénitencier, seul ou accompagné, pour assister à des funérailles ou participer à des activités de réinsertion. Ce n’est pas le cas des accusés à haut risque, qui demeurent sous des restrictions permanentes », a expliqué la défense.
Lors du procès, il a été établi que M. Ny St-Amand se trouvait
en pleine crise psychotique lorsqu’il a foncé
délibérément dans la Garderie Éducative Ste-Rose.
Le drame avait coûté la vie à Jacob Gauthier (4
ans) et Maëva (5 ans), en plus de blesser
six autres enfants.
Le psychiatre légiste Dr Mathieu Dufour, entendu à l’audience, a d’ailleurs précisé que « les patients les plus dangereux à Pinel ne sont pas nécessairement ceux étiquetés à haut risque », soulignant que plusieurs d’entre eux étaient « calmes, collaboratifs et stables ».
Il ajoute que cette étiquette peut freiner le rétablissement des patients :
« Certains demeurent plus psychotiques, car ils n’ont pas espoir que ça avance. »
Tragédie de la garderie de Laval: Le chauffeur conteste la constitutionnalité du statut d’accusé à haut risque https://t.co/IrKPcQdD4S
— TVA Nouvelles (@tvanouvelles) November 10, 2025
La défense insiste sur le fait que ce statut alimente un préjugé tenace : celui du malade mental perçu comme plus dangereux qu’un délinquant reconnu coupable d’un crime grave.
« Cette mesure renforce le stéréotype selon lequel le malade mental est plus dangereux que le criminel », peut-on lire dans la requête.
Le juge Éric Downs entendra les arguments des
deux parties jusqu’à mercredi.
Actuellement, seulement 12 personnes au Québec
portent le statut d’« accusé à haut risque ».
Le verdict du tribunal déterminera si Pierre Ny St-Amand pourra espérer un jour quitter le cadre strict de l’Institut Philippe-Pinel — ou s’il devra y demeurer sous surveillance à long terme.





