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Que devient un enfant à qui on évite toujours l’inconfort ?
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Que devient un enfant à qui on évite toujours l’inconfort ?

Capture decran 2025 12 15 103811 1 Que devient un enfant à qui on évite toujours l’inconfort ?

En tant que parent, il est naturel de vouloir protéger son enfant.
Éviter la frustration, la fatigue, l’ennui ou l’échec semble être une preuve d’amour.
Mais la psychologie montre aujourd’hui que trop éviter l’inconfort peut nuire au développement émotionnel et mental d’un enfant.

L’inconfort n’est pas un ennemi.
Il est une étape normale de l’apprentissage.


L’inconfort aide à développer la force intérieure

Selon plusieurs études en psychologie du développement, les enfants qui apprennent à tolérer un certain niveau de frustration développent davantage de résilience, c’est-à-dire la capacité à faire face aux difficultés sans s’effondrer.

Une étude souvent citée montre que les enfants qui apprennent à attendre, persévérer et terminer ce qu’ils commencent réussissent mieux à long terme, autant sur le plan scolaire que personnel.
Ce n’est pas l’intelligence qui fait la différence, mais la capacité à supporter l’effort et l’inconfort temporaire.

Autrement dit, apprendre à faire quelque chose même quand ce n’est pas agréable prépare à la vraie vie.


Quand on évite toujours l’inconfort

Un enfant à qui on évite systématiquement les difficultés peut développer certains réflexes :

  • Une faible tolérance à la frustration

  • Une tendance à abandonner rapidement

  • Une difficulté à accepter les refus ou les limites

  • Une dépendance accrue aux adultes

  • Une peur de l’échec

Des recherches indiquent que les enfants surprotégés sont plus à risque d’anxiété à l’adolescence et à l’âge adulte.
Pourquoi ?
Parce qu’ils n’ont jamais appris qu’ils étaient capables de traverser quelque chose de difficile.

Quand chaque obstacle est retiré, l’enfant n’apprend pas à se faire confiance.


Le cerveau apprend par l’effort

En psychologie, on sait que le cerveau se développe lorsqu’il est confronté à un défi raisonnable.
Faire un effort, attendre son tour, accepter un non ou terminer une tâche stimule des zones liées à :

  • l’autocontrôle

  • la patience

  • la planification

  • la gestion des émotions

Une étude américaine a montré que les enfants qui développent ces capacités tôt ont jusqu’à 30 % plus de chances d’avoir une meilleure stabilité émotionnelle à l’âge adulte.

L’effort n’abîme pas l’enfant.
Il structure son cerveau.


Éviter l’inconfort aujourd’hui… pour quoi demain ?

Un enfant habitué au confort permanent peut devenir un adulte déstabilisé par :

  • un refus au travail

  • une critique

  • une contrainte

  • une responsabilité

La vie n’offre pas toujours des solutions faciles, ni des explications rassurantes.
Un adulte qui n’a jamais appris à composer avec l’inconfort peut se sentir rapidement dépassé, frustré ou injustement traité.


Ce que la psychologie nous rappelle

Aimer un enfant, ce n’est pas lui enlever toutes les difficultés.
C’est lui apprendre qu’il est capable d’y faire face.

Les petits inconforts du quotidien — attendre, aider, persévérer, accepter un non — sont en réalité des outils de construction intérieure.

Conclusion :
Le confort apaise sur le moment.
Mais ce sont l’effort, la constance et les limites bienveillantes
qui préparent réellement un enfant à la vie.

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