Que devient un enfant à qui on évite toujours l’inconfort ?

En tant que parent, il est
naturel de vouloir protéger son enfant.
Éviter la frustration, la fatigue, l’ennui ou l’échec semble être
une preuve d’amour.
Mais la psychologie montre aujourd’hui que trop éviter l’inconfort peut nuire au développement
émotionnel et mental d’un enfant.
L’inconfort n’est pas un
ennemi.
Il est une étape normale de l’apprentissage.
L’inconfort aide à développer la force intérieure
Selon plusieurs études en psychologie du développement, les enfants qui apprennent à tolérer un certain niveau de frustration développent davantage de résilience, c’est-à-dire la capacité à faire face aux difficultés sans s’effondrer.
Une étude souvent citée montre
que les enfants qui apprennent à attendre, persévérer et terminer ce qu’ils
commencent réussissent mieux à long terme, autant sur le
plan scolaire que personnel.
Ce n’est pas l’intelligence qui fait la différence, mais la
capacité à supporter
l’effort et l’inconfort temporaire.
Autrement dit, apprendre à faire quelque chose même quand ce n’est pas agréable prépare à la vraie vie.
Quand on évite toujours l’inconfort
Un enfant à qui on évite systématiquement les difficultés peut développer certains réflexes :
-
Une faible tolérance à la frustration
-
Une tendance à abandonner rapidement
-
Une difficulté à accepter les refus ou les limites
-
Une dépendance accrue aux adultes
-
Une peur de l’échec
Des recherches indiquent que
les enfants surprotégés sont plus à risque d’anxiété à l’adolescence et à l’âge
adulte.
Pourquoi ?
Parce qu’ils n’ont jamais appris qu’ils étaient capables de
traverser quelque chose de difficile.
Quand chaque obstacle est retiré, l’enfant n’apprend pas à se faire confiance.
Le cerveau apprend par l’effort
En psychologie, on sait que le
cerveau se développe lorsqu’il est confronté à un défi
raisonnable.
Faire un effort, attendre son tour, accepter un non ou terminer une
tâche stimule des zones liées à :
-
l’autocontrôle
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la patience
-
la planification
-
la gestion des émotions
Une étude américaine a montré que les enfants qui développent ces capacités tôt ont jusqu’à 30 % plus de chances d’avoir une meilleure stabilité émotionnelle à l’âge adulte.
L’effort n’abîme pas
l’enfant.
Il structure son cerveau.
Éviter l’inconfort aujourd’hui… pour quoi demain ?
Un enfant habitué au confort permanent peut devenir un adulte déstabilisé par :
-
un refus au travail
-
une critique
-
une contrainte
-
une responsabilité
La vie n’offre pas toujours
des solutions faciles, ni des explications
rassurantes.
Un adulte qui n’a jamais appris à composer avec l’inconfort peut se
sentir rapidement dépassé, frustré ou injustement traité.
Ce que la psychologie nous rappelle
Aimer un enfant, ce n’est pas
lui enlever toutes les difficultés.
C’est lui apprendre qu’il est capable d’y faire face.
Les petits inconforts du quotidien — attendre, aider, persévérer, accepter un non — sont en réalité des outils de construction intérieure.
Conclusion :
Le confort apaise sur le moment.
Mais ce sont l’effort, la constance et les limites
bienveillantes
qui préparent réellement un enfant à la vie.


