Rachid Badouri se confie : 13 ans piégé dans une secte sans le savoir

Lundi, sur le plateau de Je viens vers toi, l’humoriste Rachid Badouri a fait une révélation aussi inattendue que bouleversante. Alors que Marc Labrèche retraçait les moments clés de sa vie, il lui a demandé si la faillite de son père l’avait rendu plus méfiant. La réponse de l’humoriste a pris tout le monde de court :
« Oui, oui. Jusqu’à aujourd’hui, j’ai ben de la misère. Pis j’ai vécu la même chose. J’étais dans une secte que je savais pas que c’était une secte. Pis je me suis fait avoir sur 13 ans. »
Ses confidences ont laissé les actrices Élise Guilbault et Josée Deschênes sous le choc. « Une vraie secte, là ? », a demandé Guilbault, visiblement interloquée.
Une descente aux enfers financière et psychologique
Rachid Badouri a poursuivi en expliquant à quel point cette expérience avait failli le mener à la ruine :
« J’ai failli moi-même, comme mon père, déclarer faillite, mais je me suis retroussé les manches. Et puis, grâce à mon public québécois, que je n’oublierai jamais de ma vie, quand j’ai écrit mon autre spectacle, j’ai réussi à me sortir de ça. »
L’humoriste confie que son père l’avait mis en garde contre la confiance aveugle, mais il souligne que les sectes ne manipulent pas par l’intellect :
« Quand t’entres dans une secte, c’est pas après ton intelligence [qu’ils te tiennent]. […] Il y avait la honte, la frustration, la tristesse, mais aussi la colère envers moi-même. Est-ce que je suis un imbécile ? »
Son thérapeute lui a alors expliqué comment ces groupes opèrent :
« Il m’a dit : « T’es probablement l’un de mes clients les plus intelligents. […] Dans une secte comme ça, il y a deux intelligences. L’intellectuelle, c’est pas par là qu’ils t’ont eu. Ils t’auraient jamais eu. C’est l’intelligence émotionnelle. Ils te scannent. » C’est des pimps spirituels, comme disait l’autre. »
Comment est-il tombé dans ce piège ?
L’humoriste raconte qu’au début de sa carrière, son succès fulgurant l’avait déstabilisé :
« Je commençais à perdre le filon un peu, mes pieds levaient un peu. […] J’avais besoin de quelque chose qui me « ground », comme on dit, qui me tienne à la terre. Puis là-bas, il y avait ce que je recherchais, de belles morales… »
Aujourd’hui, Rachid Badouri travaille sur un nouveau spectacle, dans lequel il abordera cette période marquante de sa vie. Une manière pour lui d’exorciser cette expérience et d’en faire une force.