Téléphone cellulaire : Roxane Bruneau défend les jeunes qui revendiquent « Je suis tannée de voir des adultes intimider des kids »


Roxane Bruneau ne garde pas sa langue dans sa poche, surtout quand il est question d’injustice. Cette fois, c’est l’intimidation envers les ados qui défendent le droit d’avoir leur téléphone à l’école qui l’a profondément choquée. Dans une série de vidéos partagées sur ses réseaux sociaux, l’autrice-compositrice-interprète québécoise dénonce ouvertement le comportement de certains adultes. Voyez les vidéos au bas de l’article.
« Pourquoi il y a des grown-ass man qui sont comme “Ah bande de laids… vous n’avez plus droit au téléphone” ? Je comprends ceux qui sont d’accord ou pas avec la décision, mais se moquer des jeunes ? Voyons donc. »
Ce qui met Roxane hors d’elle, c’est surtout la moquerie déguisée en humour, les memes mal intentionnés et les commentaires écrits par des adultes sous les publications d’adolescents. Pour elle, c’est non seulement contre-productif, mais aussi hypocrite.
« C’est une des raisons pour lesquelles il y aura plus de téléphones dans les écoles : à cause de la cyberintimidation. Puis vous autres, vous faites exactement ça. »
Un débat de société… mais avec respect
Le gouvernement du Québec envisage de limiter l’usage du téléphone cellulaire à l’école pour favoriser la concentration, contrer la dépendance numérique et réduire les cas d’intimidation. Pourtant, plusieurs adolescents se sont mobilisés sur les réseaux sociaux pour exprimer leur désaccord, mettant de l’avant le rôle positif que peut jouer leur téléphone dans leur vie sociale, surtout en cas d’anxiété ou d’isolement.
Mais au lieu de susciter un débat constructif, certains adultes tournent ces jeunes en ridicule.
« Ces adultes-là ont pris un 15-20 minutes pour écrire à ChatGPT : “Bonjour monsieur GPT, j’aimerais une image d’un ado qui pleure avec une pancarte.” Pis là, ils la publient pour dire que c’est une génération de bébés gâtés… Vous tapez sur des jeunes qui apprennent à se connaître. »
Un regard bienveillant sur les ados
Roxane rappelle que le cerveau des adolescents est en plein développement, particulièrement le lobe frontal, responsable de la prise de décision et de la gestion des émotions. Leur permettre de s’exprimer, même s’ils se trompent, fait partie du processus de devenir adulte.
« Toutes les informations qu’on met dans leur tête vont forger l’adulte de demain. Laissez-les revendiquer. »
Elle confie que dans sa jeunesse, on lui disait souvent de se taire quand elle voulait exprimer une opinion. Aujourd’hui, elle réalise combien ces paroles l’ont marquée. Elle ne veut pas que les jeunes d’aujourd’hui vivent la même chose.
« On veut qu’ils se développent, qu’ils aient confiance en eux, qu’ils posent des questions. »
Pas de réponse facile… mais de l’écoute nécessaire
Même si Roxane avoue qu’elle-même aimerait parfois que les téléphones disparaissent complètement — tant ils sont source de dépendance et de distraction —, elle reconnaît aussi que ce n’est pas si simple. Pour certains jeunes, leur téléphone est un lien vital avec leurs amis ou un refuge contre la solitude.
« Enlever ça à un jeune anxieux ou isolé, c’est comme le couper du monde. Y’a pas de bonne réponse on dirait… »
Elle conclut avec une critique franche envers les réseaux sociaux, notamment Facebook, où elle dit ne plus se sentir à sa place, incomprise par des adultes qui détournent son message pour la critiquer.
« Ce que j’ai dit, c’est que j’étais tannée de voir des adultes intimider des kids. »
En bref
Roxane Bruneau ne prend pas position pour ou contre le téléphone à l’école. Elle plaide pour une chose : le respect du droit des jeunes à s’exprimer, même si on n’est pas d’accord avec eux. À l’heure où l’on parle d’écoute, d’ouverture et de santé mentale, son message frappe en plein cœur.