Scandale d’Espionnage : Le Soccer Féminin Canadien Écope d’une Amende Salée et d’une Perte de Points
La FIFA a imposé une sévère sanction à l’équipe canadienne de soccer féminin suite à un scandale d’espionnage par drone. Cette décision a été annoncée samedi et implique une déduction de six points de classement, soit l’équivalent de deux victoires, dans le tournoi féminin des Jeux Olympiques de Paris. En outre, la fédération canadienne de football doit payer une amende de plus de 310 000 dollars canadiens.
L’entraîneuse de l’équipe, Bev Priestman, ainsi que deux de ses assistants, Joseph Lombardi et Jasmine Mander, ont été suspendus de toute activité liée au soccer pour une durée d’un an. Cette décision fait suite à l’arrestation d’un « analyste non accrédité et une entraîneuse adjointe » qui utilisaient un drone pour espionner les entraînements de la Nouvelle-Zélande, adversaire des Canadiennes au JO de Paris. Le Canada avait remporté ce match 2-1, jeudi dernier, en ouverture du tournoi olympique.
Le scandale a éclaté alors que TSN révélait que ce n’était pas la première fois qu’un membre de Canada Soccer filmait clandestinement les entraînements d’équipes adverses à l’aide de drones. Joseph Lombardi a été condamné à huit mois de prison avec sursis par la justice française pour une infraction similaire.
Cette pratique aurait également été utilisée lors des Jeux de Tokyo, où l’équipe féminine canadienne a remporté l’or, ainsi que par l’équipe masculine à plusieurs reprises. Par exemple, le 31 août 2021, 17 joueurs masculins avaient participé à une rencontre à Toronto où des images des entraînements de l’équipe du Honduras, prochain adversaire du Canada en qualification pour la Coupe du monde, avaient été présentées par l’entraîneur John Herdman.
Les membres de Canada Soccer auraient accepté de commettre ces actes de tricherie par crainte de représailles. Cette situation rappelle tristement le scandale du contrôle positif du sprinter canadien Ben Johnson lors des JO de Séoul en 1988.
L’annonce de la sanction a provoqué une vive réaction au sein de l’équipe canadienne féminine. La défenseuse Vanessa Gilles a exprimé son désarroi : « Nous [les joueuses], on a rien à voir là-dedans ! Ça fait des années qu’on travaille pour ça. C’est un tournoi qui nous tient à cœur. Ce qui se passe, c’est vraiment difficile pour nous, individuellement et collectivement », a-t-elle déclaré au micro de Radio-Canada.
Jessie Fleming a ajouté : « Je crois que de punir les joueuses serait injuste. Je peux vous dire que les 22 joueuses ici méritent d’être de ce tournoi et de jouer. Cet incident nous embarrasse, mais nous n’avions aucun contrôle là-dessus. Ça ne représente pas nos valeurs. »
Sur le plan sportif, cette sanction complique considérablement les chances de l’équipe canadienne de répéter son exploit des Jeux de Tokyo en remportant la médaille d’or. Les Canadiennes, ayant gagné leur premier match face à la Nouvelle-Zélande, se voient retirer les trois points obtenus. Elles doivent maintenant affronter la France, deuxième au classement mondial, dimanche, dans un match crucial pour leur progression dans le tournoi.
L’utilisation de drones pour filmer les entraînements n’est pas inhabituelle dans le soccer de haut niveau, comme l’a expliqué John Limniatis, ancien entraîneur de l’Impact de Montréal. Cependant, utiliser cette technologie pour espionner des adversaires est une toute autre affaire.
Didier Drogba, ancienne vedette du soccer, a relativisé la situation en déclarant au réseau CBC : « Ça arrive, ça arrive à quelques occasions. Je ne crois pas que ça affecte vraiment le résultat d’un match. Ça peut avoir un impact sur certaines situations, je crois. Par contre, pour le résultat final, quand tu arrives au match, tu sais ce que tu as préparé et tu sais ce que ça prend pour gagner. Ils se sont fait prendre, c’est tout, ça fait partie du jeu. »
Sources: TVA Nouvelles et menara
