« Si t’as pas l’argent pour un pourboire, t’as pas l’argent pour aller au resto » : une serveuse québécoise provoque un débat en ligne


Sur TikTok, une vidéo de l’utilisatrice
@elizabethboulet, une serveuse québécoise, fait
vivement réagir. Dans cette séquence devenue virale, elle livre
son opinion bien tranchée sur la culture du
pourboire au Québec, en lançant cette phrase-choc :
« Si t’as pas l’argent pour laisser un pourboire, t’as pas
l’argent pour aller au restaurant. »
Elizabeth Boulet ne mâche pas ses mots. Pour elle, laisser un pourboire est une responsabilité, et non une option, surtout lorsque le client dépense beaucoup en nourriture et alcool. Selon elle, consommer sans laisser un montant juste revient à profiter d’un service sans le rémunérer correctement.
Elle rappelle que les serveurs au Québec sont payés en dessous du salaire minimum régulier – soit 9,60 $ de l’heure – et que le pourboire est donc essentiel pour leur revenu. Une réalité souvent ignorée ou minimisée, selon elle, par les clients.
Elizabeth déplore aussi l’apparition systématique de l’option pourboire dans les chaînes de restauration rapide comme Subway ou Tim Hortons. Pour elle, cette pratique ajoute une pression inutile sur les clients et nuit à la perception générale du système de pourboire en restauration classique.
« Ce n’est pas pareil de faire un café que de servir à table pendant une heure », précise-t-elle.
@elizabethboulet C’est vraiment ma vision personnelle en tant que serveuse qui vit grâce aux pourboires! Que vous soyez en accord ou en désaccord, chacun a le droit à ses opinions ✨🙃 #pourboire #tipculture #serveuserestaurant #restaurantquebec ♬ son original – Élizabeth Boulet
Beaucoup d’internautes lui ont répondu que les patrons devraient simplement mieux payer leurs employés. Mais Elizabeth réplique que ces mêmes personnes se plaignent ensuite du prix élevé des plats au restaurant. Selon elle, si les restaurateurs augmentaient les salaires, les prix monteraient, et tout le monde s’en plaindrait.
Pour cette serveuse, le pourboire est l’équivalent d’une commission. Il représente une récompense directe pour un bon service. Sans cela, elle l’admet, elle ne travaillerait probablement pas dans ce domaine :
« Le pourboire me pousse à aller plus loin pour vous offrir le meilleur service possible. »
Elle propose 15 % comme pourboire standard pour un bon service, 12 % si c’est moyen, mais jamais 0 %. Et surtout, elle rappelle que les serveurs doivent redonner jusqu’à 5 % de leurs ventes à d’autres membres du personnel, comme les cuisiniers ou les plongeurs.
Sa vidéo a déclenché une vague de réactions contrastées. Certains internautes approuvent, affirmant que le respect du travail passe par une rémunération juste, tandis que d’autres dénoncent un système inégal qui ne devrait pas faire reposer le revenu des serveurs sur le bon vouloir du client.
Une chose est sûre : la question du pourboire n’a pas fini de faire jaser au Québec.