
Une vidéo filmée au Walmart de Vaudreuil-Dorion secoue actuellement les réseaux sociaux et suscite de vives réactions dans la sphère politique québécoise. Ce qui aurait pu passer inaperçu a rapidement pris de l’ampleur lorsqu’un client a diffusé des images dans lesquelles il reproche à une employée de ne pas pouvoir le servir en anglais.
La scène montre le client interpellant l’employée, Henriette
:
« Vous comprenez ce que je dis et vous refusez de m’aider
en anglais ? » lui lance-t-il.
Avec calme, Henriette lui explique alors qu’elle ne refuse pas de
l’aider, mais qu’elle souhaite le rediriger vers un collègue
anglophone :
« Venez avec moi. Chez Walmart, la procédure, c’est que si
je ne parle pas en anglais, on va voir un autre associé.
»
Malgré cette réponse, le client s’indigne et poursuit :
« Ce que vous faites, c’est ridicule. C’est là que le monde
est rendu. Je veux que tes patrons voient le genre de service qu’on
obtient chez Walmart. »
Diffusée massivement sur Instagram, cette vidéo a provoqué de nombreux commentaires et a rapidement attiré l’attention des autorités. L’Office québécois de la langue française (OQLF) a rappelé les règles en vigueur au Québec. Selon la Charte de la langue française, un employeur ne peut exiger la connaissance d’une langue autre que le français, sauf si cela est essentiel aux tâches de l’employé.
Nicolas Trudel, directeur des communications de l’OQLF, a réagi
:
« C’est déplorable comme situation. La réaction de la dame
est la bonne. Elle ne refuse pas le service et dirige le client
vers un autre associé. »
Il a aussi souligné que ce type de plainte est rare, car les
situations signalées concernent généralement des clients peinant à
se faire servir en français.
Walmart Canada a réagi en précisant respecter les lois
linguistiques de chaque province :
« Au Québec, nos associés sont tenus de parler français
avec les clients. Dans ce cas, notre employée a tenté de trouver un
collègue anglophone pour aider ce client. »
Sur le plan politique, plusieurs élus ont exprimé leur soutien à
Henriette. Le ministre de la Langue française, Jean-François
Roberge, a salué son sang-froid :
« Au Québec, tous les travailleurs ont le droit de
travailler en français. Je tiens à saluer le calme et la courtoisie
de cette dame qui a montré une remarquable force de caractère.
»
La députée libérale Marwah Rizqy a aussi condamné l’attitude du
client :
« Honte à celui qui filme [sans son consentement] et tente
de shamer cette femme qui essaye de gagner sa vie. Bravo,
Henriette, pour votre calme olympien. Walmart, elle mérite une
promotion ! »
Pascal Bérubé, député péquiste, a défendu les droits
linguistiques et le respect de la vie privée :
« Henriette a le droit de travailler en français, comme
tous les Québécois. Elle a aussi droit au respect de son image.
»
De son côté, Ruba Ghazal, co-porte-parole de Québec solidaire, a
dénoncé la diffusion de cette vidéo :
« Exposer quelqu’un sans son consentement, alors qu’elle
offre un superbe service, ça ne se fait pas. Beau travail,
Henriette, ne lâchez pas. »
Ce soutien unanime envers Henriette met en lumière l’importance du respect des droits linguistiques au Québec et relance le débat sur l’utilisation responsable des réseaux sociaux.
L'auteure rebelle au style provocateur, ne recule devant rien pour dénicher les scandales les plus brûlants et les rumeurs les plus sensationnelles. Son blog est un lieu de rendez-vous pour ceux qui recherchent des potins hors des sentiers battus et des analyses acérées sur les tendances les plus controversées de la culture pop.