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Un tableau de Picasso vandalisé au Musée des beaux-arts de Montréal
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Un tableau de Picasso vandalisé au Musée des beaux-arts de Montréal

Capture decran 2025 06 19 153159 Un tableau de Picasso vandalisé au Musée des beaux-arts de Montréal

Jeudi matin, une œuvre du célèbre peintre Pablo Picasso a été vandalisée au Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM). Vers 10 h 40, un jeune militant écologiste de 21 ans, Marcel Paré, a aspergé de peinture rose la toile L’Hétaïre, peinte en 1901. Deux autres personnes filmaient la scène. Les trois ont été arrêtés sur place par la police. Marcel Paré devra comparaître en cour pour méfait.

Le groupe écologiste Dernière génération Canada a rapidement revendiqué l’action. Dans un communiqué, il explique :

« Cette action fait partie d’une phase d’action de trois semaines au cours de laquelle des sympathisants de Last Generation Canada ont été arrêtés pour avoir peint le casino de Montréal en rose, bloqué la rue Saint-Denis et peint le Musée BMO en rose. »

Le groupe demande aussi au gouvernement de créer une « Agence de protection contre les catastrophes climatiques », financée par :

« des taxes punitives sur les ultra-riches, ainsi que sur les dirigeants d’entreprises de combustibles fossiles et les PDG des banques, qui profitent de la crise climatique. »

Dans un message transmis par le groupe, Marcel Paré justifie son geste :

« Nous accordons plus d’importance aux coups de pinceau et à la composition des couleurs qu’à la vie elle-même. Beaucoup plus de ressources ont été mises en place pour sécuriser et protéger cette œuvre d’art que pour protéger des personnes vivantes, qui respirent. »

Heureusement, le tableau était protégé par une vitre. Selon la porte-parole du musée, Patricia Lachance :

« L’œuvre était protégée par un verre protecteur. Dans l’immédiat, on n’a pas constaté de dommages, mais nos équipes vont se pencher là-dessus pour faire un constat plus détaillé. »

L’Hétaïre ne fait pas partie de la collection permanente du MBAM. Elle appartient à la Pinacoteca Agnelli de Turin, en Italie, et était exposée temporairement dans le cadre d’une exposition sur la galeriste Berthe Weill.

Le reste du musée est resté ouvert au public, mais la salle contenant le tableau a été fermée temporairement. L’œuvre a depuis été retirée de l’exposition.

La direction du MBAM a réagi par voie de communiqué. Le directeur général, Stéphane Aquin, a déclaré :

« Il est malheureux que cette action militante d’inspiration environnementaliste vise une œuvre faisant partie d’un patrimoine culturel mondial qui a également besoin de protection afin que les générations futures puissent en bénéficier. L’art est un puissant outil de transformation sociale. Les musées et les artistes sont des alliés dans la lutte pour un monde meilleur. »

L’événement rappelle d’autres actions similaires menées ailleurs dans le monde : Les Tournesols de Van Gogh, Les Meules de Monet ou encore La Joconde ont aussi été ciblés par des militants. Pour se protéger, le MBAM avait déjà interdit les sacs à dos et fait inspecter tous les sacs par la sécurité.

Même si la toile n’a pas été abîmée, ce geste soulève une question : ces actions choquent-elles plus qu’elles ne sensibilisent, ou permettent-elles réellement de faire entendre le message des militants écologistes ?

Sources : La Presse / Le Devoir /  23Heures

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