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Une femme se suicide aux urgences après avoir attendu 48 heures pour être prise en charge
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Une femme se suicide aux urgences après avoir attendu 48 heures pour être prise en charge

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Capture decran 2025 10 12 031935 Une femme se suicide aux urgences après avoir attendu 48 heures pour être prise en charge

Un drame bouleversant s’est produit le 22 août dernier à Terrassa, une ville située au nord de Barcelone.
Une femme souffrant de troubles psychiatriques graves s’est rendue aux urgences d’un hôpital public dans l’espoir d’obtenir une place dans l’unité psychiatrique.
Mais après 48 heures d’attente, faute de lit disponible, elle s’est donné la mort sur place.

Selon le quotidien espagnol El Periódico, la femme avait été identifiée comme “à haut risque de suicide” par les médecins.
Malgré cela, elle a été maintenue en observation dans un box des urgences, en attendant qu’un lit se libère dans le service psychiatrique.

Mais l’établissement faisait face à un grave manque de moyens et de personnel.
Deux jours plus tard, la patiente a mis fin à ses jours, dans l’enceinte même de l’hôpital.

Le comité d’entreprise de l’hôpital a dénoncé un drame évitable, rappelant que les urgences ne sont pas sécurisées pour accueillir des personnes en détresse mentale.
Les unités psychiatriques, elles, sont conçues pour limiter les risques :

« Les chambres sont sécurisées, les fenêtres verrouillées, les objets dangereux retirés… mais ici, la patiente a attendu dans un espace totalement inadapté », déplore un représentant du personnel.

Dans cet hôpital, le temps d’attente moyen pour une hospitalisation psychiatrique peut atteindre quatre jours.

Après le drame, la direction de l’établissement a envoyé plusieurs employés en médecine du travail en raison du choc psychologique.

« Deux employées sont encore en arrêt à cause de ce qu’elles ont vécu », indique le comité d’entreprise, cité par Midi Libre.

Pour l’instant, la famille de la victime n’a pas porté plainte, mais une enquête interne est en cours pour déterminer les responsabilités.

Ce drame illustre une fois de plus la crise profonde que traverse le système hospitalier espagnol, notamment dans les services psychiatriques.
Les syndicats alertent depuis des années sur le manque de lits, de personnel et de ressources.

Des situations similaires ont déjà été signalées ailleurs en Europe : en avril 2024, près de Nantes, un homme avait agressé un brancardier, excédé par des heures d’attente aux urgences.

Le suicide de cette patiente relance le débat sur la prise en charge des troubles psychiatriques et la prévention du suicide dans les hôpitaux publics.
Face à des services saturés et des temps d’attente toujours plus longs, les soignants appellent à des moyens d’urgence pour éviter que de tels drames ne se reproduisent.

 

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