Une page d’histoire se tourne : la dernière des célèbres quintuplées Dionne tire sa révérence à 91

C’est une histoire à la fois mythique et tragique qui revient au cœur de l’actualité. Le nom des quintuplées Dionneévoque à la fois l’émerveillement d’un miracle médical… et la douleur d’une enfance volée sous les projecteurs. Cette semaine, cette page de l’histoire canadienne s’est définitivement refermée. Annette Dionne est décédée à l’âge de 91 ans Le 24 décembre 2025, Annette Dionne, dernière survivante des célèbres quintuplées, est décédée à l’âge de 91 ans des suites de complications liées à la maladie d’Alzheimer. Son décès marque la fin d’un chapitre historique et intime qui a bouleversé le Canada pendant près d’un siècle.

Nées le 28 mai 1934 à Corbeil, en Ontario, les cinq sœurs Dionne — Annette, Cécile, Émilie, Yvonne et Marie — sont devenues les premières quintuplées connues à avoir survécu à l’enfance. Un exploit biologique qui a rapidement capté l’attention de la planète entière.

Une enfance sous verre

Arrachées à leur famille dès leurs premiers mois, les fillettes ont été placées sous la tutelle du gouvernement ontarienet exhibées dans un complexe médicalisé transformé en véritable attraction touristique.

Plus de 3 millions de visiteurs sont venus les observer à travers des vitres.
Pendant plusieurs années, leur vie a été monétisée… sans qu’elles n’en récoltent les fruits.

Derrière les sourires captés par les caméras se cachait un quotidien encadré, isolé, où les décisions médicales, financières et éducatives étaient prises sans consulter les parents. À 9 ans, les enfants ont été brutalement renvoyées dans leur famille, dans un climat émotionnel tendu et mal préparé.

Une quête de justice… tardive

Ce n’est qu’à la fin des années 1990 que les survivantes ont obtenu des excuses officielles du gouvernement ontarien ainsi qu’une compensation financière. Un geste jugé « nécessaire », mais qui n’a jamais pu réparer entièrement les séquelles psychologiques laissées par des années d’exposition et de séparation.

Annette Dionne, dans ses rares entrevues, exprimait avec dignité la douleur de ce passé, tout en refusant de se définir uniquement par lui.

Une femme de cœur et de résilience

Loin des caméras, Annette s’était réfugiée dans les plaisirs simples : le chant, la nature, la musique. Le piano l’a accompagnée toute sa vie, comme un espace de liberté et d’apaisement. Ceux qui l’ont connue parlent d’une femme douce, discrète, mais profondément marquée par son vécu.

« Elle n’a jamais vraiment pardonné… mais elle a trouvé une forme de paix. »

La mémoire collective marquée à jamais

La disparition d’Annette Dionne a provoqué une vague d’émotion au pays, mais aussi dans les médias internationaux. Elle soulève à nouveau des questions profondes sur la manière dont les institutions ont traité — et parfois trahi — des enfants vulnérables.

Avec son départ, c’est bien plus que la fin d’un conte médical. C’est la clôture d’un récit humain, complexe et bouleversant, dont les échos continueront de résonner dans la mémoire collective.

🕊️ Qu’elle repose en paix.