
Autour de 1994-95, les choses sont devenues ardues. Courtemanche
en était venu à détester son métier pour ce qu’il lui retirait dans
l’existence, n’ayant plus de temps à consacrer à autre chose. «
C’était devenu insoutenable. Je faisais uniquement cela, sans arrêt
», confie-t-il avec honnêteté. Il révèle aussi avoir pris la
décision de mettre fin à sa carrière de lui-même. « Mon objectif
était de disparaître des radars, mais apparemment, cela n’a pas
vraiment fonctionné. Ce qui est ironique, c’est qu’en choisissant
d’arrêter, je pensais passer le relais à quelqu’un d’autre, un
protégé, mais cela ne s’est jamais concrétisé », explique-t-il.
Michel Courtemanche exprime ne pas regretter cette période. « Il
fallait que je mette un terme à tout cela pour diverses raisons,
tant pour ma santé physique que mentale. Le volume de travail était
tel que si j’avais persisté, j’aurais craqué, physiquement ou
psychologiquement. J’étais sur tous les fronts. C’était excessif,
sans parler du stress monumental qui ne faisait qu’augmenter. Ça me
rendait littéralement malade », se remémore-t-il, ajoutant qu’il a
souffert d’une crise d’angoisse fulgurante juste vingt minutes
après être monté sur scène. « J’étais paralysé, incapable de
poursuivre. C’était surréaliste, un véritable suicide
professionnel. J’étais tellement épuisé et à bout que présenter un
spectacle dans cet état m’a conduit à une crise de bipolarité en
plein show. À cette époque, j’ignorais souffrir de bipolarité, mais
avec du recul, j’ai pu comprendre ce qui m’était arrivé »,
partage-t-il. Il a également ouvert son cœur concernant sa
situation amoureuse, révélant être à nouveau célibataire.
« La personne que je t’avais présentée il n’y a pas si longtemps a quitté ma vie. En réalité, ce n’est pas tant que je ne suis pas fait pour la vie à deux. J’aimerais vraiment, mais avec la bipolarité, le quotidien en couple s’avère compliqué pour moi. Je n’ai pas honte de l’admettre : quand mes relations amoureuses échouent, c’est souvent de ma faute », admet-il.